Structure de méso-échelle et dynamique de l'environnement des thonidés tropicaux dans l'Océan Indien et l'Océan Pacifique Est : approche comparative
Auteur / Autrice : | Carmen Liliana Roa Pascuali |
Direction : | Hervé Demarcq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecosystemes et sciences agronomiques |
Date : | Soutenance le 15/01/2016 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité Mixte de Recherche CNRS-IFREMER-IRD-UM 9190 MARBEC Marine Biodiversity, Exploitation and Conservation Université de Montpellier |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Hervé Demarcq, Martin A. Hall, Alexis Chaigneau, Daniel Gaertner, Jacques Panfili |
Rapporteur / Rapporteuse : Martin A. Hall, Alexis Chaigneau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le présent travail a pour but d'étudier la structuration à méso-échelle (de quelques kilomètres à quelques centaines de kilomètres) de l'environnement des trois espèces majeures de thons tropicaux, l'Albacore (Thunnus Albacares;YFT), le Listao (Katsuwonus Pelamis;SKJ) et le thon obèse (Thunnus obesus;BET), pêchés à la seine tournante dans les océans Indien et Pacifique Tropical Est (EPO), en fonction de leur tailles et leur distribution. Ces trois espèces représentent 20% et 13% des prises mondiales respectivement dans les 2 océans. Les prises par callées uniques sont utilisées pour évaluer séparément les caractéristiques environnementales de leur zones de pêche pour trois modes de pêche: sur banc libre (FS), objets flottants naturels (LOG) et sur dispositifs de concentration du poisson (DCP), ceci pour plusieurs tailles d'individus. Préalablement aux analyses, une double méthode statistique et d'expertise est utilisée pour la détection et la classification des fronts thermiques, utilisable à l'échelle des bassins océaniques, tandis que les tourbillons de méso-échelle, cycloniques et anticycloniques sont détectés par la méthode des winding angle. Les distances des prises à ces structures sont ensuite calculées. Nous trouvons que les fronts intenses concernent surtout les régions côtières et les fronts faibles l'océan du large, ce qui permet de prendre en compte des mécanismes de frontogénèse différents pouvant avoir un pouvoir attractif différemment sur les thons. En plus des composantes de méso-échelle, les variables classiques de l’environnement, les variables temporelles et celles liées à la pêche sont utilisées. Nous utilisons le modèle bayésien ''Boosted Regression Tree” (BRT) suivant un schéma en 3 phases pour chaque océan pour explorer les réponses du niveau de prise pour chaque espèce et trois modes de pêche. La dominance relative est également explorée pour les prises sur FADs (O. indien) et FADs et FS (EPO) et montre des résultats similaires au niveau de prise. Tous les modèles BRT montrent que le niveau de prise est davantage relié à la variabilité environnementale pour les bancs libres que pour les FADs. Nous mettons en évidence pour la première fois l'importance des structures de méso-échelle sur la définition des habitats des thons, ce qui est confirmé par les faibles niveaux d'explication obtenus par les modèles de type « random », notamment dans l'océan indien. Pour les deux océans, les petits individus sont fortement associés aux tourbillons (distances <200km) tandis que les plus gros individus sont situés plus loin des tourbillons. Une faible influence des fronts thermiques est constatée dans l'Océan Indien tandis que l'opposé est trouvé pour le Pacifique, sauf dans les régions côtières où les forts fronts ont une influence importante. Différentes conditions environnementales sont observées dans des régions précises du Pacifique comme les upwellings côtiers, la bande équatoriale et le dôme du Costa Rica. Contrairement à l'Océan Indien, où les zones de pêches sont relativement homogènes en terme de température et chlorophylle de surface, ces deux paramètres influencent nettement plus la distribution des thons dans le Pacifique. Dans l'Océan Indien, le pourcentage total des contributions relatives par catégories de variables est de 34 % pour les variables de méso-échelle, de 39 % pour les variables classiques et de 27 % pour les autres (temporelles et pêche). Pour le Pacifique Est, même si la méso-échelle est importante (37%) les autres variables dominent en contribution relative (55 % et 8%).Mots clé : Thons tropicaux, taille, Océan Indien, Océan Pacifique Est, environnement, méso-échelle, senne tournante, modes de pêche.