Esquisse d'une théorie de l'identité libérale
Auteur / Autrice : | Robert Gautier |
Direction : | Jean-Louis Labussière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 06/12/2016 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier) - EA 4424 / CRISES |
Jury : | Président / Présidente : Luc Vincenti |
Rapporteur / Rapporteuse : Saverio Ansaldi, Stéphane Haber |
Mots clés
Résumé
Nous avons d'abord mené une étude de Théorie de la justice et des autres œuvres de John Rawls (Libéralisme politique, Justice et démocratie, Collected Papers, etc.) qui nous offrent un tableau d'une démocratie représentative contemporaine idéale construite sur une version originale du contrat social, un contrat visant le Juste (le Bien laissé à la discrétion de chacun). Cette étude nous permet de dégager les caractéristiques de ce qui définit l'individu libéral (« libéral » au sens de l’usage américain du mot) tel qu'il doit être représenté pour être un contractant plausible à la recherche de ce que sera la justice lorsqu'il aura déterminé les principes fondamentaux de la société. L'identité, libérale, du partenaire de la délibération contractuelle qui concerne les principes constitue le fond de l'identité personnelle de l'individu contemporain, du moins dans la représentation qu'il a de de son identité. Nous avons confronté, dans le cadre de notre perspective, l'identité personnelle induite par le choix d'une thèse contractuelle destinée à la critique de la société démocratique historique telle qu'elle se présente, avec les thèses de M. Sandel et C. Taylor en particulier. Ces derniers critiquent non seulement cette thèse contractuelle rawlsienne, mais surtout, pour nous, l'image qu'elle nous permet d'élaborer de l'identité personnelle comme libérale. L'individu libéral, parce qu'il se représente d'abord et fondamentalement libre, s'attache à des droits (et leurs conditions d'exercice) qu'il se confère et ne s'intéresse que secondairement au Bien. C'est précisément cette auto-représentation du soi qui est rejetée car, par exemple, ce n'est plus le bien visé par l'agent qui est digne de respect, mais l'agent lui-même parce qu'il l'a choisie. Ainsi, la société n'aurait pas à considérer les effets de son choix. Dans notre Esquisse d'une théorie de l'identité libérale, nous nous demandons si elle résiste à ses critiques et, in fine, en quoi consiste la liberté dont le soi libéral pense qu'elle fonde son existence.