Systèmes de pollinisation et perturbations anthropiques : de l’échelle paysagère à l’échelle macroécologique
Auteur / Autrice : | Léa Lugassy |
Direction : | Romain Julliard, Colin Fontaine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie |
Date : | Soutenance le 16/09/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des sciences de la conservation (Paris ; 2003-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Dajoz, Sophie Nadot, Bertrand Schatz |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge sous trois angles différents le potentiel des pollinisateurs comme indicateurs, de la ressource florale puis de la fonction de pollinisation, dans un contexte d’anthropisation des paysages. Son originalité réside dans la multiplicité des approches utilisées, de l’espèce unique, puis du groupe d’espèces étudiées à l’échelle du paysage, à la communauté des pollinisateurs dans leur ensemble étudiée à l’échelle macro écologique. L’aspect bénéfique de l’urbanisation sur les colonies d’abeilles domestiques, suspecté par de nombreux apiculteurs, est confirmé. Les colonies implantées en milieu urbain connaissent des mortalités hivernales plus faibles, et une productivité en miel plus forte, que les colonies implantées dans les milieux ruraux alentours. L’augmentation de la productivité ne semble pas être imputable aux espaces verts urbains ni aux arbres urbains, mais semble davantage liée aux conditions favorables que rencontrent les colonies en ville, possiblement une moindre exposition aux pesticides. La production de miel par l’abeille domestique n’est donc pas un bon indicateur de la ressource florale disponible dans le paysage. En revanche la croissance des colonies de bourdons terrestres et la nidification des abeilles solitaires semblent être de bons indicateurs, respectivement de la ressource florale contenue dans les éléments semi naturels linéaires et dans les prairies. Toutefois la validité de ces deux indicateurs est remise en cause lorsque les conditions météorologiques sont défavorables au butinage. L’intensification agricole, en diminuant la quantité de ces éléments semi naturels dans les paysages agricoles, nuit donc à la croissance des colonies de bourdons terrestres et à la reproduction de certaines abeilles solitaires. La flore sauvage entomogame des bords de routes et de chemins est beaucoup moins abondante et riche à proximité de champs qu’à proximité de prairies, de bois ou de jardins. A l’échelle du paysage, ces éléments linéaires fournissent donc moins de nourriture aux pollinisateurs dans les paysages agricoles intensifs que dans les paysages agricoles extensifs où les champs cohabitent spatialement de manière plus étroite avec les prairies et les bois.A l’échelle macro écologique, les 4 grands ordres de pollinisateurs sont complémentaires dans la fonction de pollinisation qu’ils assurent. Cette complémentarité fonctionnelle résulte à la fois de différences phénologiques et de différences dans l’identité des plantes qu’ils butinent.Ce travail de thèse permet de mieux comprendre l’effet de l’anthropisation sur les abeilles sauvages et domestiques et ouvre la porte à de futures études sur l’impact de l’anthropisation sur la complémentarité fonctionnelle entre pollinisateurs.