Thèse soutenue

Amélioration de l'évaluation écotoxicologique des effluents de stations d'épuration : proposition d'une batterie de tests centrée sur les effets à long terme et des paramètres de forme de l'organisme

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Auteur / Autrice : Adriana Wigh
Direction : Sylvie BonyAlain Devaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Environnement
Date : Soutenance le 25/07/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Chimie (Lyon ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Écologie, des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés
Jury : Président / Présidente : Ludovic Say
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure Delignette-Muller
Rapporteurs / Rapporteuses : Gisela De Aragão Umbuzeiro, Laury Gauthier

Résumé

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Cette thèse a visé l’optimisation de l’évaluation de l’écotoxicité d’effluents traités en station d’épuration dans le cadre du projet Européen TRIUMPH “TReatIng Urban Micropollutants and PHarmaceuticals in waste waters”. Le but du projet était de proposer de nouveaux traitements des eaux usées combinant oxydation biologique et chimique par l’ozone pour optimiser l’abattement des micropolluants et de la toxicité résiduelle des effluents de station d’épuration. Les effluents traités étudiés dans cette thèse provenaient d’une station d’épuration pilote traitant un mélange constitué à part égale d’eaux usées urbaine et hospitalière. La première étape du travail a consisté à identifier les bioessais les plus pertinents et plus sensibles au sein d’une batterie de tests in vitro et in vivo, normalisés et non-normalisés, ciblant des paramètres de la fitness des organismes et respectant la Directive 2010/63/EU relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques. La toxicité d’un effluent traité par boues activées et par ozonation tertiaire a été évaluée avec le test d’inhibition de la reproduction de Brachionus calyciflorus, le test d’inhibition de la croissance de Pseudokirchneriella subcapitata et d’Heterocypris incongruens. La mortalité a été évaluée avec le Fish Embryo Toxicity test (FET) et des critères sub-létaux (9 anomalies du développement) ont été ajoutés pour proposer un nouveau paramètre appelé iFET score. La génotoxicité a été évaluée sur la lignée cellulaire de poisson RTL-W1, sur Salmonella typhimurium (Ames test) et sur les cellules d’embryons de Danio rerio. Le potentiel de perturbation endocrinienne a été quantifié avec les lignées cellulaires MELN/MDA-kb2. A l’issue de cette première phase, le développement embryonnaire de poisson zèbre (iFET score) ainsi que l’évaluation de la génotoxicité sur cellules embryonnaire de poisson zèbre et sur lignée cellulaire RTL-W1 se sont révélés les plus sensibles pour caractériser une toxicité résiduelle des deux effluents traités conventionnellement. Pour la suite du travail, ces critères ont donc été retenus afin d’évaluer la toxicité résiduelle de plusieurs effluents résultant de traitements innovants répartis en quatre campagnes. Les résultats montrent que les mesures sur embryons de poisson (iFET score et génotoxicité mesurée sur les cellules embryonnaires) sont les plus informatives et discriminantes pour évaluer finement la toxicité résiduelle d’effluent de station d’épuration. Enfin, une exposition de Gammarus fossarum a été réalisée pendant 14 jours directement sur le site pilote au cours de la dernière campagne et plusieurs paramètres reliés à la fitness des organismes (cycle de mue, reproduction et génotoxicité sur les spermatozoïdes) ont été mesurés. Cette dernière expérimentation a démontré l’intérêt d’exposition in vivo à long terme dans le choix d’une batterie de tests en vue d’optimiser la mesure d’une toxicité résiduelle d’effluents de station d’épuration caractérisés par une contamination chimique très complexe et à bas bruit.