Thèse soutenue

Étude génomique et protéomique des concentrés plaquettaires ayant induit une réaction post-transfusionnelle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Chaker Aloui
Direction : Olivier Garraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie
Date : Soutenance le 13/10/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Ingénierie Santé (Saint-Etienne)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....)
Laboratoire : Groupe sur l'immunité des muqueuses et agents pathogènes (Saint-Étienne)
Jury : Président / Présidente : Bruno Pozzetto
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Garraud, Philippe Saas, Thierry Peyrard, Sandrine Laradi, Chedlia Fendri
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Saas, Thierry Peyrard

Résumé

FR  |  
EN

Malgré la mise en oeuvre de la leucoréduction systématique, les transfusions plaquettaires restent génératrices de réactions post-transfusionnelles (encore appelées « Effets Indésirables Receveur, EIR »). Nous savons que les plaquettes sanguines relarguent des molécules proinflammatoires (e.g. CD40 ligand soluble ou sCD40L) durant leur préparation et stockage et leurs taux augmentés sont associées aux EIR. Le travail de cette thèse vise à mieux comprendre les mécanismes de survenue des EIR post transfusion plaquettaire, dans le contexte de l’inflammation. La première partie de nos travaux n’a pas retrouvé de polymorphismes génétiques du gène CD40LG qui pourraient modifier l’affinité du couple Récepteur/Ligand, en cas d’EIR. Dans un second temps, une caractérisation haplotypique de CD40LG n’a pas non plus permis de retrouver d’association avec l’apparition d’EIR. Nous avons ensuite tenté d’identifier des marqueurs génétiques de surexpression de sCD40L (et par conséquence, d’EIR). Pour cela, nous avons étendu l’investigation à douze polymorphismes de CD40LG mais aussi des marqueurs génétiques connus comme indépendamment liés à l’expression de sCD40L : au niveau de son récepteur CD40 et d’ITGA2. Ont été retrouvés associés à une modification significative de sécrétion de sCD40L, d’une part le polymorphisme rs126643 (ITGA2), un haplotype étendu de CD40LG et aussi un haplotype interchromosomique (CD40LG–CD40–ITGA2). Toutefois, ces haplotypes n’ont pas pu être retrouvés associés à l’apparition d’EIR. Nous avons également montré que lors du stockage de concentrés plaquettaires (CP) non leucoréduits, les « modificateurs de réponse biologique » (BRM) leucocytaires diffèrent d’une part, dominent et influencent d’autre part les BRM d’origine plaquettaire. Nous nous sommes ensuite intéressés à un autre BRM individualisé dans les produits transfusés : l’ADN mitochondrial, classé comme un signal de danger endogène (ou DAMP) et nous avons retrouvé une augmentation significative de ceux-ci dans les CP ayant induit un EIR. Nous avons alors entrepris une étude protéomique (LC-MS/MS) et transcriptomique (RNA-seq) sur des CP ayant induit ou non un EIR. L’enrichissement des protéines et gènes différentiellement exprimés présente principalement un rôle dans l’activation plaquettaire, la coagulation, l’apoptose et la dégranulation qui représentent des processus en liaison étroite. Le transcriptome plaquettaire a confirmé l’étiologie apoptique par la mise en évidence de la dérégulation calcique mitochondriale. De plus, l’obtention de l’enrichissement de sa voie intrinsèque permet d’expliquer l’abondance des ADNmt retrouvés précédemment dans les CP associés aux EIR. Par ailleurs, l’état d’activation et la dégranulation des plaquettes expliquent l’abondance des BRM retrouvés en cas d’EIR. Ainsi, nous avons identifié de nouveaux marqueurs inflammatoires hautement exprimés dans le groupe EIR. Après validation de ces résultats par des études complémentaires, ces marqueurs pourraient être proposés comme cibles de prévention d’EIR en modifiant, par exemple la préparation des CP