Thèse soutenue

L’agent automate. Le concept de disposition chez Spinoza

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Auteur / Autrice : Jacques-Louis Lantoine
Direction : Pierre-François Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Lordon
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-François Moreau, Frédéric Lordon, Chantal Jaquet, Delphine Antoine-Mahut, Pascal Sévérac
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrice Vermeren, Chantal Jaquet

Résumé

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Cette recherche vise à élaborer une théorie de la pratique et une philosophie morale qui n’accorderaient aucune réalité à des possibles ou à des virtualités. Si l’inspiration bourdieusienne hante notre propos, c’est à partir de Spinoza que nous tentons dans un premier temps de construire un concept de disposition qui soit débarrassé de toute connotation indéterministe en référant les dispositions à des états de corps actuels et en clarifiant le sens de la notion, trop souvent confondue avec d’autres (aptitude, capacité, habitus). Nous montrons dans une deuxième partie que l’incorporation de l’extériorité dans des dispositions actuelles s’accompagne, conformément à la philosophie spinoziste, d’un effort nécessaire et déterminé pour accomplir aussitôt ce que l’agent est condamné à accomplir. La disposition désigne une puissance qui va au bout de ce qu’elle peut, abstraction faite de contrariétés internes ou externes. Si la puissance d’agir peut augmenter ou diminuer, l’effort ne peut être qu’aidé ou contrarié. L’agent est un automate, mais un automate qui s’efforce d’effectuer de gré et nécessairement ce qu’il est forcé d’effectuer, même s’il s’avère que c’est pour le pire. Cela nous conduit dans une troisième partie à contester les interprétations de la philosophie pratique spinoziste en terme d’aliénation. Nous montrons aussi que l’intellectualisme spinoziste doit être largement redéfini, la libération ne pouvant s’effectuer sans compter sur les « dispositions du dehors », y compris l’imagination d’un progrès possible. Enfin, si l’agent automate se signale par la grande inconstance de ses dispositions, il faut le disposer à agir dans un sens favorable à la raison. Le fonctionnement de l’État doit reposer sur la seule mécanique des institutions, puisqu’il est acquis qu’on ne peut vraiment compter sur personne.