Une Défense du sentimentalisme : émotions, motivations et valeurs
Auteur / Autrice : | Samuel Lepine |
Direction : | Denis Forest, Claude Gautier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 21/11/2016 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....) |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Jaffro |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Forest, Claude Gautier, Laurent Jaffro, Fabrice Teroni, Luc Faucher, Stéphane Lemaire | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Jaffro, Fabrice Teroni |
Mots clés
Résumé
Ce travail propose une présentation et une défense du ''sentimentalisme'', c’est-à-dire de la théorie philosophique selon laquelle les émotions constituent notre principal accès aux valeurs, et la source de nos jugements évaluatifs. Après avoir brièvement retracé les origines historiques de ce courant (Shaftesbury, Hutcheson, Hume, et Adam Smith), j’examine la littérature psychologique et philosophique actuelle portant sur les émotions. Je propose une définition de la fonction des émotions, en soutenant que ce sont des ''attitudes'' corporelles et cognitives dotées d’une intentionnalité évaluative. Elles nous permettent ainsi d’apprécier la valeur des objets en fonction de leur pertinence pour nos états motivationnels, tels que nos désirs ou nos sentiments. Je procède ensuite à une analyse des conséquences épistémologiques et métaphysiques que l’on peut dériver de cette thèse. Je montre que les émotions sont susceptibles de jouer un rôle crucial dans notre connaissance des valeurs, en étudiant le débat relatif aux ''conditions de correction'' des émotions. Je propose de distinguer ici deux caractérisations des conditions de correction qui ne sont généralement pas explicitées dans les débats actuels, que j’appelle la conception ''indépendantiste'' et la conception ''motivationnelle''. J’argumente en faveur de la deuxième approche, et je défends la thèse selon laquelle les émotions constituent un accès fiable aux valeurs, lorsqu’elles sont basées sur des motivations qui sont elles-mêmes correctes ou appropriées. Selon cette approche, les valeurs doivent être comprises comme des propriétés réelles et relationnelles. Je m’intéresse enfin plus particulièrement au rôle que les émotions sont susceptibles de jouer dans les jugements moraux. Après avoir écarté les théories innéistes au sujet de la morale, je soutiens que les émotions sont des conditions nécessaires au développement de la moralité.