Thèse soutenue

L’icône royale : fabrications collectives et usages politiques de l’image religieuse du roi de France au Grand Siècle
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Auteur / Autrice : Géraldine Lavieille
Direction : Bernard Hours
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire religieuse, politique et culturelle
Date : Soutenance le 18/11/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Christin
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Hours, Olivier Christin, Fanny Cosandey, Annick Delfosse, Alain Tallon
Rapporteurs / Rapporteuses : Fanny Cosandey, Annick Delfosse

Résumé

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Les transformations qui interviennent en France à la suite des guerres de Religion modifient l’imbrication des sphères politique et religieuse. La scission entre protestants et catholiques, la triple reconstruction religieuse, nationale et étatique, les évolutions des pratiques et croyances religieuses ainsi que la nouvelle vigueur des gallicanismes induisent des mutations dans la dimension religieuse des conceptions du pouvoir royal entre le règne d’Henri IV et celui de Louis XIV, évolutions appréciables sur le plan symbolique. De 1589 à 1715, une iconographie abondante place le roi dans une situation religieuse, le met en rapport avec des personnages saints ou divins, ou souligne l’importance de son action en matière religieuse. Ces portraits du roi régnant ou de rois défunts, produits en des lieux disséminés sur le territoire métropolitain du XVIIe siècle, révèlent une autre image du pouvoir royal que l’iconographie plus amplement étudiée jusqu’ici. Elle intègre une sacralité héritée, fruit d’une longue construction médiévale dont l’importance se lit toujours au Grand Siècle, et des éléments neufs, qui passent en particulier par l’essor de cultes associant le roi et ses sujets, comme celui de saint Louis ou celui de Marie, marqué par le vœu de Louis XIII. Elle doit en outre se comprendre dans le cadre de l’évolution du droit divin, dans ses rapports avec l’autorité et le pouvoir du roi. L’image d’harmonie qui est élaborée témoigne de la place de cette iconographie dans la légitimation d’un ordre politique et social liant espace terrestre et monde céleste. La genèse de ces objets divers (peintures, sculptures, gravures, etc.), souvent éloignée de la cour, entretenant des relations parfois très ténues avec le pouvoir royal, ne peut être envisagée comme le fruit d’une propagande : elle souligne plutôt des fabrications collectives du portrait religieux du roi. Ainsi, cette thèse propose une histoire culturelle du politique, s’appuyant sur une approche iconographique intégrant les pratiques sociales et les théories politiques.