Thèse soutenue

Akutagawa Ryūnosuke : une écriture du fragment
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Auteur / Autrice : Marie-Noëlle Beauvieux
Direction : Florence Godeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations comparées
Date : Soutenance le 19/09/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Lozerand
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Lozerand, Florence Goyet, Jean-Pierre Giraud, Dan Fujiwara
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Lozerand, Florence Goyet

Résumé

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L’écriture fragmentaire est le lieu d’un flou théorique. Elle est tout d’abord le fruit d’une appréhension intuitive, pragmatique : est fragmentaire tout texte perçu comme tel. D’Héraclite aux surréalistes en passant par Montaigne ou les frères Schlegel, l’écriture fragmentaire est protéiforme. Cependant, dans le champ de la théorie littéraire française, elle n’est généralement envisagée que dans son versant aphoristique et définie à partir d’un corpus composé de textes au statut littéraire à la limite d’un autre champ disciplinaire (la critique, la philosophie), majoritairement en langues occidentales, relevant d’une énonciation sérieuse et factuelle dont la fragmentation relève d’une démarche consciente de pensée et d’écriture. Cette thèse a ainsi pour objectif de montrer, à travers le cas particulier de la poétique singulière du fragment chez Akutagawa Ryūnosuke, l’existence d’un fragment non purement factuel, provenant d’une aire culturelle non occidentale, qui s’inscrit plus largement dans cette écriture de la crise qu’est le fragment moderne selon Françoise Susini-Anastopoulos. Les textes d’Akutagawa qui font l’objet de cette étude sont de nature variée : narratifs, autobiographiques, factuels, fictionnels, aphoristiques ou encore poétiques, ils relèvent néanmoins d’une même esthétique fragmentaire. En confrontant ces textes d’un écrivain japonais du début du XXe siècle aux réflexions théoriques tant japonaises que françaises sur les écritures brèves discontinues, nous tentons de redéfinir les contours d’une écriture fragmentaire littéraire tout en proposant une nouvelle grille de lecture pour des textes divers pour lesquels la catégorisation générique est souvent problématique. Le fragment chez Akutagawa s’articulerait ainsi autour de deux pôles : un brouillage du cadre générique dans lequel s’inscrit le texte, ainsi qu’une énonciation ironique, souvent secondée par un usage prégnant de l’intertextualité.