Parcours migratoires et scolaires d'enfants arméniens à Valence durant l'entre-deux-guerres
Auteur / Autrice : | Jean-Sébastien Gauthier |
Direction : | Sylvie Schweitzer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 16/12/2016 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) - LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes - UMR5190 / LARHRA |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Judith Rainhorn |
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Thivend, Jean-Yves Seguy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Hovanessian |
Mots clés
Résumé
Lancés sur les routes de l’exil, suite au génocide de 1915 perpétré par le gouvernement JeuneTurc, les réfugiés arméniens sont à la recherche d’un territoire susceptible de les accueillir.Après un exode qui a duré plusieurs années, et qui les a conduits dans les pays de la péninsule balkanique et dans tout le Proche-Orient, certains font le choix de la France. C’est en 1922 ou 1923 (selon les sources) que les premiers réfugiés arrivent à Valence. D’autres leur emboîtent le pas les années suivantes. Mon étude tente de mettre en évidence les parcours migratoiresdes familles arméniennes valentinoises et des enfants scolarisés, depuis leurs lieux d’origine jusqu’à Valence. Plusieurs vagues migratoires, plus ou moins longues selon la durée de déplacements des populations, et parfois simultanées ou enchevêtrées, se succèdent. Très souvent, l’itinéraire, qui a conduit les familles arméniennes dans la cité drômoise, n’a pas été direct depuis leur débarquement à Marseille, mais jalonné d’étapes, qui sont autant de marqueurs des situations socio-économiques rencontrées avant leur installation à Valence, parfois définitive pour de nombreuses familles. Mon étude tente également de faire apparaîtreles différents parcours scolaires effectués au sein de l’école française. Dès les premières arrivées, les enfants entrent à l’école primaire et suivent des parcours variés, même si, pour les premiers arrivants, la préoccupation au sortir de la scolarité obligatoire reste l’obtention immédiate d’un emploi. Les parcours au sein d’un enseignement organisé en deux filièresprincipales et socialement inégalitaires ne sont pas simples et des difficultés diverses se dressent, amenant certains à abandonner soit leurs études secondaires, soit à se maintenir au sein de l’école primaire. Le système scolaire accueille ces enfants et l’enjeu linguistique passe au premier plan. D’autres élèves y mènent un parcours brillant. Sous l’influence de lasituation socioéconomique locale, les familles arméniennes opèrent des choix pour leurs enfants et des comportements se dessinent. Si pour certaines, le système scolaire doit permettre une émancipation et l’apprentissage d’un métier, au travers des professions d’ouvriers qualifiés ou de techniciens mais aussi d’emplois de bureau, pour d’autres, la reprise d’une affaire commerciale familiale ou l’apprentissage d’une profession artisanale s’impose. Le passage par l’école obligatoire permet d’atteindre un niveau linguistique plus sûr, mais aussi une qualification plus importante, qui enrichit l’affaire familiale. La destinée familiale a très souvent tracé un avenir scolaire aux enfants de la seconde génération, revu à l’âge adulte avec de nouvelles opportunités professionnelles.