Thèse soutenue

Marta Traba ou l'art en écriture : recherches sur les dialogues entre littérature, critique d'art et arts plastiques dans l'oeuvre de Marta Traba

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Auteur / Autrice : Elsa Crousier
Direction : María Angélica Semilla Durán
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études ibériques et méditéranéennes
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Langues et cultures européennes (Bron, Rhône-Alpes)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Paul-Henri Giraud
Examinateurs / Examinatrices : Sandra Monet-Descombey Hernández
Rapporteurs / Rapporteuses : Erica Segre, Cecilia Gonzales

Résumé

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Marta Traba (1923-1983), écrivaine et critique d’art argentino-colombienne, est principalement connue en Amérique latine pour ses écrits critiques, son engagement pour le développement de l’art moderne en Colombie, et plus largement pour sa « théorie de la résistance » qui prône dans les arts plastiques une défense des identités culturelles latino-américaines. Son œuvre littéraire, en revanche, est beaucoup moins connue. Or, elle est non seulement très riche, mais elle forme le pendant narratif à son œuvre critique, un ensemble de récits innervés, de manière plus ou moins profonde, des conceptions et de la culture trabiennes sur l’art. Il s’agit dès lors de reconsidérer ces deux pans de sa production écrite comme un tout cohérent, et de montrer les influences et les interactions entre sa critique d’art et sa littérature, mais également entre les arts plastiques qui forment sa culture artistique et ses écrits fictionnels. Il apparaît alors que Marta Traba conçoit et pratique son écriture critique comme une écriture « littérarisée » et, réciproquement et surtout, sa littérature comme une littérature « artialisée » : la valorisation constante du regard esthétique sur le monde et d’une sensorialité exacerbée dessine un idéal de contemplation tout au long de son œuvre littéraire ; les insertions continues d’une terminologie critique et de références aux œuvres d’art, sur un mode tantôt clairement didactique, tantôt subtilement ludique, invitent le lecteur à lire ses fictions et poèmes au prisme du sous-texte artistique qui enrichit leur sens ; enfin, le récit devient le lieu d’expérimentation des théories trabiennes de la « résistance », entre réaffirmation de la place de l’Amérique latine sur la carte de l’art mondial, mise à distance défensive des influences nord-américaines et réappropriation locale, par « transculturation », des modèles artistiques étrangers. L’étude de l’artialisation de la littérature trabienne est donc loin d’être l’analyse d’un simple procédé formel : elle dégage, nous semble-t-il, un véritable style trabien, miroir de l’écrivaine et de ses convictions.