André Breton et les Grands Transparents : la genèse d'un mythe
Auteur / Autrice : | Nozomu Maenosono |
Direction : | Dominique Carlat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et arts |
Date : | Soutenance le 11/03/2016 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Passages XX-XXI (Lyon ; 2007-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Nicol |
Examinateurs / Examinatrices : Masao Suzuki | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Mayaux |
Mots clés
Résumé
Notre étude porte sur le « mythe des Grands Transparents » présenté par André Breton (1896-1966) pour la première fois dans les « Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non » en 1942. La première partie de la thèse s’attache à démontrer les conditions de la naissance de ce mythe. Le chef du mouvement surréaliste élargit sa perspective poétique à travers sa propre pratique artistique, élargissement nécessaire à la perception de ces êtres hypothétiques. Dans la deuxième partie, nous montrons que notre mythographe développe discrètement leurs images dans ses textes poétiques, développement qu’il annonce subrepticement dans les « Prolégomènes ». Au début, ce sont surtout les Grands Transparents du « type guerre », marqués par le feu, qui sont principalement décrits dans ses poèmes ; cependant, ceux de la chance, qui participent de l’eau, apparaissent ultérieurement pour « repassionner » la vie humaine. C’est ainsi que le mythe est progressivement approfondi dans l’imaginaire bretonien. La troisième partie éclaircit d’abord la pensée mythique élaborée par Breton. En effet, il décrit ce qu’il appelle le « mythe collectif » en 1935, ainsi que le « mythe nouveau » en 1942 ; ces deux mythes ont ceci de commun qu’ils se développent à travers les œuvres d’art. Cependant, tandis que le premier peut faire l’objet d’une opération consciente, nous ne pouvons pas intervenir intentionnellement dans le second. Nous nous appuyons sur cette pensée bretonienne du mythe pour montrer comment le mythe des Grands Transparents se diffuse publiquement à la faveur de l’automatisme de la genèse mythique. Pour déclencher cet automatisme, Breton évite consciemment d’expliquer le mythe en détail ; de plus, il juxtapose, mais sans le préciser, trois modèles différents d’existence des Grands Transparents dans les « Prolégomènes » : « modèle inclusion », « modèle étranger » et « modèle mimétisme ». À chaque tentative d’interprétation, le mythe apparaît quelque part parmi ces trois centres de gravitation. De nombreuses variantes du mythe se produisent et se transmettent en dedans ainsi qu’en dehors du mouvement surréaliste par l’automatisme de la genèse mythique. Notre travail nous permet d’affirmer en conclusion que le mythe des Grands Transparents ne cesse de conserver une actualité certaine aux yeux de Breton même après la Seconde Guerre mondiale.