Thèse soutenue

Stratégies de subsistance, déforestation et conservation de la biodiversité : une analyse micro économétrique à partir d’une enquête de ménages ruraux dans le paysage transfrontalier de conservation Tridom

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Auteur / Autrice : Jonas Ngouhouo Poufoun
Direction : Philippe DelacoteJens Abildtrup
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie forestière (Nancy) - Bureau d'économie théorique et appliquée (Strasbourg ; 1972-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Damette
Examinateurs / Examinatrices : Julie Subervie
Rapporteurs / Rapporteuses : Arild Angelsen, Pascale Combes-Motel

Résumé

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Cette thèse examine les principaux déterminants des stratégies de subsistance des ménages ruraux. Elle cherche à comprendre comment ces stratégies impactent la déforestation à petite échelle et la conservation de la biodiversité suivant une approche paysagère. A partir d’une base de données unique obtenue grâce à une enquête en face-à-face auprès d’un échantillon représentatif de 1035 ménages dans le paysage transfrontalier de conservation du Trinational Dja-Odzala-Minkébé (Tridom-TCL)-Bassin du Congo, cette thèse vise à répondre à trois questions et s’organise en trois chapitres. Le premier chapitre analyse "comment les ménages autochtones et locaux formulent leurs préférences parmi les stratégies et moyens d’existence” à l’aide d’un model Probit autorégressif spatial. Le deuxième chapitre examine "comment et à quelle amplitude ces stratégies impactent la déforestation à petite échelle" à l’aide d’un modèle de décalage spatial. Compte tenu de la nature des interactions entre les ménages et de la faune, de leurs principales activités, le troisième chapitre examine "les préférences des ménages pour la conservation des éléphants de forêt” à l’aide des modèles à variable qualitatives limitées.Les actifs financiers (transfert d’argent et emprunts), la distance au marché, les dommages résultant des conflits homme-éléphant et l’ethnicité, plus précisément, l’autochtonie comptent parmi les facteurs déterminants des choix de stratégies de subsistance des ménages ruraux dans le Tridom-TCL. Nous montrons en outre que l’intensité de déforestation des ménages varie significativement en fonction de ces stratégies de subsistance. Par conséquent, les engagements en faveur de la réduction de la déforestation peuvent être favorisés par une bonne prise en compte des facteurs qui gouvernent les choix des modes de subsistance opérés par les ménages. Ils peuvent également être favorisés par la prise en compte les interactions entre ménages ainsi que leur localisation dans le paysage. En effet, nous trouvons qu’il existe des effets d’imitation, dans la décision de déforestation, entre les ménages d’un même voisinage, avec des effets spatiaux indirects susceptibles d’amplifier la déforestation à petite échelle.Les solutions transversales, aux trois questions abordées dans cette thèse, en faveur d’un paysage durable devraient viser l’optimisation des compromis entre les stratégies de subsistance des ménages, les forêts et/ou les habitats naturels de la faune. Les décideurs devraient, par exemple, procéder à l’intégration des corridors de mobilité de grands mammifères dont les éléphants de forêt, dans des zones à forte concentration de la faune et loin des espaces communautaires afin de réduire le risque de conflits hommes-faune.