Modifications de l’amplitude du réflexe de l’oreille moyenne après inhalation de solvant. Conséquences physiologiques pour les expositions au bruit
Auteur / Autrice : | Ludivine Wathier |
Direction : | Cécile Parietti-Winkler, Pierre Campo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 16/12/2016 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Développement, adaptation et handicap - Régulations cardio-respiratoires et de la motricité (Vandoeuvre-lès-Nancy) |
Jury : | Président / Présidente : Paul Avan |
Examinateurs / Examinatrices : Monique Chalansonnet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Robert Garnier, Jordi Llorens Baucells |
Résumé
Le réflexe de l’oreille moyenne (ROM) diminue l’énergie acoustique portée par les bruits riches en basses fréquences et de fortes intensités qui pénètrent dans la cochlée. Son déclenchement bilatéral permet ainsi de protéger la cochlée. La perturbation de ce réflexe par des solvants peut accroître les effets cochléo-traumatisants du bruit, notamment chez les salariés du secteur industriel, où bruit et solvant sont souvent associés. L’objectif principal de ces travaux était d’élaborer un test de criblage capable d’identifier les substances volatiles susceptibles de modifier le réflexe. De plus, le choix des solvants nous a permis d’étudier le mode d’action des solvants sur les neurones impliqués dans l’arc réflexe. Pour cela, des rats Brown Norway anesthésiés ont été exposés par inhalation aux solvants aromatiques choisis selon leur lipophilie (log Kow) et/ou selon leur structure. L’amplitude du ROM a été déterminée grâce à la mesure de l’intensité du produit de distorsion acoustique. Les résultats montrent que les effets des solvants sur le ROM sont conditionnés par les paramètres stéréospécifiques des molécules et non par leur lipophilie. Par ailleurs, l’analyse RMN des microsomes de cerveaux de rats confirme que le toluène n’influence pas la fluidité membranaire. En conclusion, le ROM est un bon outil pour détecter des substances dangereuses pour l’audition en cas de co-exposition avec du bruit. De plus, nous pouvons dire que les solvants aromatiques ont une action neuropharmacologique et/ou cochléotoxique qui peuvent retentir de façon distincte sur l’audition des sujets co-exposés au bruit et à des solvants.