L’élite artistique des cités : métamorphoses de l’ancrage du hip-hop dans les quartiers populaires en France (1981-2015)
Auteur / Autrice : | Louis Jesu |
Direction : | Michel Kokoreff, Jean-Marie Seca |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 22/06/2016 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Beaud |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Carmen Garcia | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Darras, Alain Vulbeau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Au croisement d’une socio-histoire des quartiers populaires, d’une ethnographie des activités artistiques et d’une sociologie de la culture, cette thèse étudie l’évolution de la pratique des disciplines du hip-hop en France depuis le début des années 1980. La méthode allie des entretiens semi-directifs avec différents protagonistes, l’observation directe des activités d’associations spécialisées dans le hip-hop dans des quartiers populaires en région parisienne, l’analyse d’archives et le traitement statistique d’une base de données. La thèse décrit l’émergence de ces activités artistiques en France et leur réappropriation privilégiée par des jeunes hommes habitant des quartiers populaires et/ou enfants d’immigrés. Disposant de certaines ressources sociales distinctives, ces « pionniers » aspirent à être reconnus comme des artistes et, ce faisant, œuvrent à la revalorisation symbolique des jeunes de cités dans leur ensemble. Néanmoins, seuls quelques membres de cette élite artistique des cités parviennent à vivre durablement de leur art. À la fin des années 1990, certains créent des associations spécialisées dans les quartiers populaires dont ils sont issus afin de transmettre la pratique aux plus jeunes. Les membres de la deuxième génération qui émerge alors partagent le même recrutement social de classe, de sexe et de race que leurs aînés. Ils profitent d’une ouverture marchande et institutionnelle qui leur permet de diffuser largement leur art au « grand public » en échange de nombreuses rétributions matérielles et symboliques. L’observation des modalités de leur pratique quotidienne et routinière permet alors d’analyser, plus largement, l’évolution des rapports sociaux de sexe, des rapports au politique, aux institutions et au marché chez les jeunes des cités.