Thèse soutenue

Analyse des processus d’engagement dans un projet de territoire : exemple de l’ « économie turquoise » dans les Côtes-d’Armor

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marion Christina Bourhis
Direction : Frédérique Chlous-Ducharme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie, aménagement
Date : Soutenance le 12/07/2016
Etablissement(s) : Lorient
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Denis Martouzet, Nacima Baron-Yellès, David Cooper
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Martouzet, Jodelle Zetlaoui

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le projet de territoire est devenu l’un des outils privilégiés pour une action publique territoriale concertée, sur une scène publique territoriale beaucoup moins hiérarchique et plus fragmentée que par le passé. Mais bien que présenté comme un outil permettant la coordination, sinon la coopération, le projet de territoire ne s’affranchit pas des hiérarchies entre les acteurs et des relations de pouvoir. Comprendre l’engagement ou non des acteurs dans ces projets nécessite alors d’identifier et d’analyser les déterminants de l’action et le contexte dans lequel elle se déroule. Partant d’une étude de cas, l’ « économie turquoise » (projet porté par le Conseil départemental des Côtes-d’Armor), ce travail de thèse s’intéresse ainsi aux processus d’engagement et de désengagement des acteurs dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces projets. Afin de tenter de saisir ces processus dans leur globalité (et non dans leur exhaustivité), sont mobilisées des approches issues de cadres théoriques différents permettant d’articuler l’analyse des trajectoires individuelles à celles des collectifs dans lesquels elles s’exercent. Grâce au bénéfice d’une convention CIFRE, le choix d’une approche ethnographique du terrain a été adopté. Elle s’appuie sur une triangulation basée sur la réalisation d'entretiens semi-directifs, d’une analyse documentaire et d’une observation (parfois participante) de la démarche en construction. Ce travail démontre, tout d’abord, que le projet est loin de former un tout isolé, clairement identifiable, s’inscrivant dans une temporalité bien délimitée. De plus, grâce à la mobilisation privilégiée de la théorie de l’acteur-réseau, de la théorie des liens faibles et des économies de la grandeur, cette recherche analyse minutieusement le processus d’élaboration et de mise en œuvre de l’« économie turquoise », tout en révélant les modalités d’interactions entre les acteurs concernés et la construction des compromis. Les résultats exposent également comment le projet se trouve pris en tension entre une visée instrumentale et une volonté de co-construction. L’analyse montre ainsi que de l’enrôlement ne découle pas de facto une forme d’implication dans l’action. Elle explique, de plus, comment le territoire se constitue en tant qu’actant non-humain des projets de territoire influençant ainsi l’engagement des acteurs dans ces projets. Enfin, à partir des relations entre les différentes entités du réseau, ce travail identifie comment les acteurs, par leurs appartenances multiples, peuvent se constituer en tant que vecteurs de liens privilégiés pour élargir le réseau ou, au contraire, en tant qu’écrans. Enfin, une analyse réflexive et épistémologique, restituant le contexte d’implication et de collecte des données, apporte des éléments de réflexion sur la construction d’un parcours de jeune chercheur.