Thèse soutenue

Droit d'ingérence et concurrence militaire internationale en Méditerranée orientale : les puissances européennes et le maintien de l'ordre dans les Balkans, du traité de Berlin (1878) à la Première Guerre mondiale
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Auteur / Autrice : Jean-Marie Delaroche
Direction : Jean-François ChanetGilles Pécout
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 10/12/2016
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Bernard Lory
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Chanet, Gilles Pécout, Bernard Lory, Maria Gabriella Pasqualini, Patrick Louvier
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Lory, Maria Gabriella Pasqualini

Résumé

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Entre le traité de Berlin de 1878 et le déclenchement de la Première Guerre mondiale, les puissances européennes tentent d'empêcher les désordres balkaniques de compromettre la paix continentale et mondiale. Pour cette raison, et parce que leurs diplomates interprètent les violences balkaniques essentiellement comme des faits de brigandage et non comme l'expression de mouvements politiques indépendantistes, les puissances européennes vont imposer à l'empire ottoman de réformer les gendarmeries de ses provinces de Roumélie orientale, de Crète, de Macédoine et d'Albanie par le truchement de leurs propres officiers. Cette thèse d'histoire militaire se veut tout à la fois une histoire institutionnelle et une histoire des acteurs. Il s'agit en effet de savoir dans quelles conditions le modèle gendarmique occidental a pu être greffé et adapté aux réalités sociales et culturelles orientales au travers de l'action de quelques officiers européens chargés de collaborer les uns avec les autres et de se confronter à une réalité balkanique qui leur était souvent étrangère. Cette approche permet de renouveler l'étude du concert européen et de son grippage progressif en soulignant la méfiance réciproque des puissances les unes vis-à-vis des autres et l’ambiguïté des ordres que chacune d'elle donne à ses propres officiers. Elle permet également de saisir la dynamique des opérations d'ingérence internationale et la façon dont l’État cible peut chercher à s'y soustraire. Elle donne enfin à voir la difficulté d'une institution de maintien de l'ordre, dont les traditions administratives sont issues du modèle de l’État-nation français, à s'adapter à des sociétés politiques fragmentées et en construction afin d'assurer la protection de toutes les minorités.