Thèse soutenue

La vallée de la Loire à l’époque de Jean Fouquet : la carrière de trois enlumineurs actifs entre 1460 et 1480

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Auteur / Autrice : Samuel Gras
Direction : Anne-Marie Legaré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 18/11/2016
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord) - Institut de Recherches Historiques du Septentrion / IRHiS
Jury : Président / Présidente : Dominique Vanwijnsberghe
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Legaré, Dominique Vanwijnsberghe, Marc-Édouard Gautier, Patricia Stirnemann, Étienne Hamon
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Vanwijnsberghe, Marc-Édouard Gautier

Résumé

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Cette thèse s’attache à mettre en lumière plusieurs peintres ayant mené carrière à l’époque de Jean Fouquet (vers 1415/20-1478/81), peintre et enlumineur actif durant le troisième quart du XVe siècle ayant passé la plus grande partie de sa carrière dans la vallée de la Loire, à Tours, au temps des rois de France Charles VII (1403-1461) et Louis XI (1423-1483). Une attention particulière a été portée sur les manuscrits rassemblés autour d’un maître anonyme dénommé tantôt le Maître du Mamerot de Vienne, tantôt le Maître du missel de Yale, tantôt encore le Maître de Christophe de Champagne depuis le premier regroupement effectué en 1974 par Otto Pächt et Dagmar Thoss. Ainsi, le corpus est désormais redistribué entre trois enlumineurs : le Maître de Jeanne de France et le Maître de Macé Prestesaille, dont les carrières inédites prennent forme pour la première fois, et le Maître du Mamerot de Vienne / Maître du missel de Yale / Maître de Christophe de Champagne, que nous proposons d’identifier à Guillaume Piqueau, enlumineur tourangeau connu par deux documents d’archives. L’objectif est de proposer de nouveaux regroupements de manuscrits qui font émerger trois carrières d’enlumineurs aux profils bien distincts, dans une volonté de mieux comprendre leur travail et plus globalement le métier de peintre à Tours entre les années 1460 et 1480. Un exemplaire Des cas des nobles hommes et femmes permet de baptiser un des enlumineurs le « Maître de Jeanne de France », du nom de la commanditaire. Une douzaine de manuscrits, réalisés vers le milieu des années 1460 jusqu’à la fin des années 1470, jalonnent très précisément la carrière de ce peintre. Sa trajectoire est des plus intéressantes dans la compréhension des relations professionnelles qui s’établissent entre certains ateliers d’enluminures du Centre-Ouest de la France. Un deuxième enlumineur peut être dénommé le « Maître de Macé Prestesaille » d’après un manuscrit exécuté en 1475 pour la famille Prestesaille, basée en Touraine. Au style plus sobre, il apparaît comme un peintre secondaire dans le panorama artistique tourangeau mais se rattache pleinement à la peinture de Tours au cours des années 1470-1480 comme en témoignent les sept manuscrits retrouvés qui donnent un aperçu de la production de son atelier. Un peu plus d’une vingtaine de manuscrits s’ancrent aujourd’hui autour des noms d’emprunt du Maître du Mamerot de Vienne / Maître du missel de Yale / Maître de Christophe de Champagne. Un réseau d’indices me conduiront, dans le présent mémoire, à identifier ces peintres comme étant Guillaume Piqueau, connu pour avoir enluminé en 1482 une Vita Christi destinée à la reine Charlotte de Savoie. Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, la vallée de la Loire est le fief d’une production artistique importante. Des ramifications complexes et multiples se tissent au sein des ateliers d’enluminure. L’analyse de la production de ces artistes, dévoilée par l’étude d’une quarantaine de manuscrits, permet de mieux la comprendre. Elle fait se poser de nombreuses questions. Qui étaient ces enlumineurs ? Qu’ont-ils produit et que nous reste-t-il à voir ? Pour qui et comment ont-ils travaillé ? S’agissait-il de peintres d’atelier ou d’artistes indépendants dont la collaboration était davantage liée à des intérêts marchands plutôt qu’à une véritable organisation professionnelle ? La mise en lumière des trois carrières apporte de nouveaux éléments de réflexions et des points de vue inédits sur des peintres ayant connu l’œuvre, voire côtoyé, les plus illustres ateliers d’enluminures de la vallée de la Loire dont ceux du Maître de Jouvenel et de Jean Fouquet. Il s’agit de replacer dans le temps et dans l’espace ces peintres, de comprendre leur mode de fonctionnement et leur organisation interne dans la distribution du travail et dans les sources iconographiques.