Thèse soutenue

Facteurs inflammatoires et contrôle de la quiescence/activation des cellules souches tumorales de mélanome

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Auteur / Autrice : Pauline Ostyn
Direction : Pierre Formstecher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Soutenance le 27/09/2016
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Jean-Pierre AUBERT Neurosciences et Cancer (Lille) - Centre de recherche Jean-Pierre Aubert [Lille]

Résumé

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Une tumeur est composée de plusieurs sous populations cellulaires. L’une d’entre elles, celle des cellules souches tumorales, est à l’origine du développement des tumeurs. Une des propriétés majeures de ces cellules est la capacité d’entrer dans un état de quiescence. De ce fait, elles sont résistantes aux thérapies anticancéreuses conventionnelles qui visent les cellules cyclantes et peuvent ainsi persister pendant de nombreuses années. Ce phénomène est appelé dormance tumorale. L’activation de ces cellules souches tumorales quiescentes conduit à la récidive de la maladie. Le passage de l’état quiescent à l’état activé serait réversible, cependant les mécanismes responsables ne sont pas encore connus. Notre hypothèse est que les facteurs inflammatoires stimulent la transition des cellules de l’état quiescent à l’état activé. Dans ce but, nous avons étudié les effets de la principale cytokine pro-inflammatoire, le TNF, sur le compartiment des cellules souches de mélanome et leur activation. Pour cela, nous avons utilisé un système d’expression, inductible par la tétracycline, qui nous a permis d’identifier et d’étudier les cellules quiescentes H2B-GFP positives et cela dans les modèles in vitro des mélanosphères et des équivalents de peaux humaines reconstruites, afin de se rapprocher de l’organisation tumorale in vivo. Grâce à des tests fonctionnels, comme la formation de mélanosphères et de colonies, et diverses techniques telles que la cytométrie en flux, la microscopie à fluorescence et l’analyse de l’expression de gènes au niveau protéique, nous avons mis en évidence que les cellules H2B-GFP positives (« label retaining cells ») au sein des mélanosphères montrent un enrichissement en marqueurs de cellules souches du mélanome (ABCB5, VEGFR). De plus, nous avons montré que le TNF agit sur le compartiment des cellules souches. En effet, un traitement au TNF augmente le pourcentage de cellules exprimant des marqueurs de cellules souches de mélanome, inhibe la différenciation des cellules de mélanome (inhibition de l’expression de Melan-A dans les mélanosphères et diminution de la pigmentation des équivalents de peau), active les cellules souches quiescentes et induit des effets qui perdurent après le retrait du TNF. Notre étude a montré que ces effets seraient causés par une activation des voies PI3K/Akt et NFκB par le TNF. Un grand nombre de données suggérant qu’une sous-population de cellules cancéreuses est capable d’entrer en quiescence en réponse à une thérapie anticancéreuse, nous avons également étudié les effets de la première thérapie ciblée du mélanome : le vemurafenib, sur le compartiment des cellules souches. Nos résultats ont montré que le vemurafenib augmente le compartiment des cellules souches de mélanome (augmentation du nombre de mélanosphères formées et du pourcentage de cellules exprimant un marqueur de cellules souches de mélanome : ABCB5) et induit leur quiescence (augmentation du pourcentage de cellules H2B-GFP+ et en phase GO du cycle cellulaire). Nous avons également montré que le vemurafenib stimule l’activation de protéines régulant la quiescence des cellules souches.Nous espérons que nos recherches apporteront de nouvelles connaissances sur les mécanismes qui contrôlent l’activation des cellules souches cancéreuses quiescentes et offrir de nouvelles perspectives pour le traitement du cancer.