Thèse soutenue

Une économie politique de la pauvreté énergétique : le cas du Sénégal

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Auteur / Autrice : Pierre Robert
Direction : Benoît LallauBruno Boidin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 09/12/2016
Etablissement(s) : Lille 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)

Résumé

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Cette thèse livre une analyse de la pauvreté énergétique au Sénégal, dans une perspective d’économie politique. L’apport de notre recherche est de considérer que ce phénomène s’évalue selon un rapport entre des consommations énergétiques (demande effective) et des besoins en énergie (demande sociale). L’ancrage théorique institutionnaliste de la thèse nous permet d’identifier et d’articuler ces deux aspects. Dans un premier temps, avec l’Économie des Conventions nous montrons que la demande sociale en énergie peut être appréhendée au travers d’une convention de service énergétique. Cette convention dont nous étudions les évolutions sur plus d’un siècle soutient l’action de l’État sénégalais dans le secteur de l’énergie. Dans un second temps, nous mobilisons l’approche par les capabilités et celle des « sustainable rural livelihoods », afin de caractériser la demande sociale sur deux études de cas en zone rurale. Le travail empirique consiste à étudier les trajectoires de vulnérabilité et de conditions énergétiques des ménages, à travers deux enquêtes de terrain réalisées dans le bassin arachidier et dans la zone des Niayes. Nous avançons deux résultats principaux. Tout d’abord, nous montrons que ce sont les populations rurales qui sont les plus touchées par la pauvreté énergétique au Sénégal, car ces dernières sont absentes du processus politique de formulation de la demande sociale. Ensuite, nous mettons en évidence un mécanisme d’accès à l’énergie qui débute par une dégradation des ressources naturelles énergétiques, qui entraîne une institutionnalisation de la rareté et qui débouche sur une extension des rapports marchands en matière énergétique.