Un capitalisme d'ingénieurs : construire un groupe aéronautique après une fusion
Auteur / Autrice : | Hadrien Coutant |
Direction : | Pierre Éric Tixier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 28/11/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de sociologie des organisations (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre François |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Éric Tixier, Isabelle Ferreras, Philippe Monin, Alexandra Bidet, Tommaso Pardi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Ferreras, Philippe Monin |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge la dynamique d’intégration d’un groupe industriel après une fusion. Elle se fonde sur la trajectoire de l’entreprise aéronautique Safran, entre 2005 et 2015. A partir d’une ethnographie dans une division de Recherche et Développement en électronique embarquée, de cent soixante entretiens et de littérature grise, elle étudie les stratégies et dispositifs d’intégration et leur mise en œuvre à deux niveaux de l’entreprise : la direction générale et des équipes d’ingénierie. L’objet de cette thèse est de comprendre comment, dans une entreprise créée par une fusion, est produite cette intégration face à différentes forces centrifuges et conflictuelles, à ces deux niveaux. Ce cas montre comment est construit un nouvel ordre politique dans une entreprise autour de structurations organisationnelles fondées sur des imbrications sociotechnique et d’une idéologie professionnelle d’ingénieurs. Ce « capitalisme d’ingénieurs », notion qui permet d’expliquer le mode d’intégration spécifique de Safran, s’inscrit dans la trajectoire de la pensée technocratique des grands corps d’ingénieurs français mais est rendue économiquement viable dans l’entreprise par la forme du marché aéronautique et le type de concurrence qui s’y joue. C’est le moyen pour la direction de faire converger une stratégie de marché, un enrôlement des actionnaires – dont l’Etat – et une intégration interne à la firme. Cette stratégie d’intégration est confrontée aux dynamiques contradictoires de rationalisation du travail de R&D. La thèse articule dans le cas d’une firme, une analyse de sociologie de l’entreprise et des organisations avec une sociologie économique et une sociologie du travail.