Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne : pour une approche psychologique de la décision
Auteur / Autrice : | Charles Sitzenstuhl |
Direction : | Christian Lequesne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Relations internationales |
Date : | Soutenance le 09/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Ramel |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Lequesne, Frédéric Bozo, Patrick Hassenteufel, Juliet Kaarbo, Élisabeth Meur | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Bozo, Patrick Hassenteufel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La thèse analyse la politique de la France vis-à-vis de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne entre 1995 et 2012 en se concentrant sur l’influence des personnalités des présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sur cette politique. Cette recherche de psychologie politique s’inspire de la théorie sociocognitive de la personnalité d’Albert Bandura. Après des développements appelant à une meilleure prise en compte des décideurs individuels en science politique, la thèse montre que la politique française vis-à-vis de l’adhésion turque se distingue par un processus de décision centralisé autour de la personne du président de la République. Le soutien de la France à l’adhésion turque entre 1995 et 2007, à rebours de l’opinion publique, s’explique par la personnalité de Jacques Chirac : son système de croyance, sa détermination, son indépendance d’esprit. L’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 est une rupture dans la position française envers la Turquie. En raison d’un calcul de politique intérieure qui correspond à son système de croyance, le nouveau président prend la décision de ne plus soutenir l’adhésion turque, bien que la France ne mette pas de veto à la poursuite des négociations entre l’UE et la Turquie. Malgré ce compromis initial, Paris et Ankara connaissent une sévère détérioration de leurs relations bilatérales entre 2007 et 2012 en raison de la personnalité de Nicolas Sarkozy. Ce dernier mène une politique de rejet de la Turquie sur plusieurs dossiers (Union pour la Méditerranée, Saison de la Turquie en France, intervention en Libye). Aussi, son tempérament désinhibé irrite les autorités turques.