Thèse soutenue

Réinventer le jugement scientifique : l'évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales à l’AERES

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Auteur / Autrice : Clémentine Gozlan
Direction : Christine Musselin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 14/11/2016
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de sociologie des organisations (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Paradeise
Examinateurs / Examinatrices : Christine Musselin, Jacques de Maillard, David Pontille, Jérôme Aust
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques de Maillard, David Pontille

Résumé

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Cette thèse porte sur les pratiques de jugement en sciences humaines et sociales à l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, créée en 2007. Au moyen d’entretiens, d’observations et d’un travail sur archives, cette enquête approche l’élaboration et les usages des instruments d’évaluation au plus près des acteurs qui les conçoivent et les mettent en œuvre. Au croisement de la sociologie de l’action publique, de la sociologie des sciences, et de la sociologie des professions, cette thèse montre que la définition des « bonnes pratiques » scientifiques se façonne au gré d’alliances et de conflits intra-professionnels, plutôt qu’elle ne serait le produit de réformes imposées par le haut à la profession. Étudier une activité routinière au sein de la communauté académique -l’évaluation scientifique- dans les moments critiques où ses règles se reconfigurent, permet d’appréhender les réformes contemporaines qui affectent le monde académique. Si ces réformes peuvent affaiblir le pouvoir professionnel, dans notre cas, les scientifiques restent centraux dans le dispositif d’évaluation. L’AERES apparaît alors comme un microcosme où se jouent des conflits qui traversent la communauté académique elle-même. En effet, l’élaboration des instruments encadrant le jugement est innervée par des savoirs scientifiques en concurrence, et ces instruments peuvent être abandonnés face aux controverses qu’ils suscitent dans la profession. C’est alors la position de l’AERES vis-vis des autres instances scientifiques qu’il convient d’interroger, pour comprendre à quelles conditions ces instruments s’institutionnalisent et redéfinissent les pratiques de recherche légitimes.