Thèse soutenue

Les médias, les élites et l’armée en Egypte du début des années 2000 à aujourd’hui : le rôle des chaînes satellitaires et d’internet, entre période révolutionnaire et mutation néo-autoritaire

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Auteur / Autrice : Paloma Haschke-Joseph
Direction : Gilles Kepel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Monde musulman
Date : Soutenance le 29/06/2016
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Géraldine Muhlmann
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Kepel, Frédéric Charillon, Bernard Rougier
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Charillon, Bernard Rougier

Résumé

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L’évolution du secteur des médias en Égypte depuis les années 2000 a eu une influence déterminante sur le cap politique que prend le pays au lendemain du soulèvement populaire de 2011. Ce travail cherche à démontrer qu’en Égypte, l’intrication complexe d’intérêts entre les médias, le milieu des affaires et l’armée, a été un élément central au renouvellement des stratégies du régime militaire pour assurer sa propre survie, et que cette connivence a joué un rôle capital dans le succès de la mutation néoautoritaire du système politique égyptien. La collusion entre l’armée et le secteur privé de l’audiovisuel qui se développe au cours des années 2000, permet au régime d’encadrer le passage de l’Égypte à l’ère satellitaire, de superviser la relative libéralisation de la sphère publique qui en découle, et de coopter les discours dissidents modérés en leur offrant un accès nouveau aux médias de masse. L’arrivée d’internet en Égypte au cours de cette même période, favorise le développement d’une sphère publique parallèle qui se politise rapidement et engendre la constitution d’une opposition bien plus radicale que celle qui s’exprime à la télévision, et qui cherche à exploiter le potentiel mobilisateur des nouvelles technologies dans l’espoir de déclencher le changement politique. Mais malgré les bouleversements engendrés par la révolution dans le domaine de l’expression publique, l’industrie des médias ne parvient pas à s’émanciper des dynamiques autoritaires qui la structurent depuis des décennies, et tandis qu’ils semblaient porteurs de promesses démocratiques, les médias égyptiens sont rapidement relégués à leur fonction originelle de cerbères du régime.