Éthique de la sacralité de la vie, éthique de la qualité de la vie : généalogie d'une opposition théorique
Auteur / Autrice : | Milena Maglio |
Direction : | Philippe Saltel, Maurizio Mori |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 12/12/2016 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Università degli studi (Turin, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de philosophie de Grenoble |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Yves Goffi |
Examinateurs / Examinatrices : Caterina Botti | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie Gaille, Piergiorgio Donatelli |
Mots clés
Résumé
Le débat entre éthique de la sacralité de la vie et éthique de la qualité de la vie se trouve au centre des discours bioéthiques (en particulier ceux en langue anglaise) depuis une quarantaine d'années. La sacralité de la vie est généralement considérée comme une éthique ancienne dont les origines remonteraient aux traditions judéo-chrétienne et hippocratique. L'éthique de la qualité de la vie, quant à elle, est souvent présentée comme une éthique moderne, née consécutivement au développement scientifique et technique qui a marqué le domaine médical depuis soixante ans. La différence entre les deux éthiques consisterait alors dans le fait que chacune d'entre elles attribuerait une valeur distincte à la vie humaine. De là découleraient des considérations morales divergentes sur certaines pratiques : euthanasie, avortement, interruption des traitements, etc. L'abondance de la littérature sur le sujet et la récurrence de l'usage des deux expressions n'empêchent pas que la portée et la signification de ces éthiques restent confuses. Cela est particulièrement évident dans les débats publics, et notamment à l’occasion de cas fortement médiatisés. Qu'entend-on par vie (humaine) ? Par sacralité ? Et par qualité ? Même au sein des « camps » apparemment bien définis, ces questions ne reçoivent pas toujours la même réponse.La présente thèse s'interroge sur la pertinence de l'opposition plus haut présentée au moyen d'une approche généalogique et d'une méthode archéologique. Elle se questionne d'abord sur l'idée commune de la sacralité de la vie et en repère les provenances multiples et hétérogènes. Celles-ci sont ensuite relues en contexte, en s'intéressant aux conditions dans lesquelles l'expression a été mobilisée, ainsi qu'aux discours qui s'y sont opposés. Ce cadre permet de porter un regard neuf sur l'apparition du débat entre éthique de la sacralité de la vie et éthique de la qualité de la vie, ainsi que sur son émergence et sa reconfiguration au sein de la bioéthique. L'enjeu est ici de fournir de nouvelles clés pour penser autrement le débat contemporain.