Thèse soutenue

L'Action, synthèse de l'être : analyse de l'Action de Maurice Blondel à la lumière du "vinculum substantiale" de Leibniz
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Auteur / Autrice : Arinte Touko
Direction : Michel Fattal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 27/06/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de philosophie de Grenoble
Jury : Président / Présidente : Jean Leclercq
Examinateurs / Examinatrices : Michel Fattal, Marie-Jeanne Coutagne
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Monseu-Van Cleemput

Résumé

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Notre thèse veut montrer que l’Action est une synthèse de l’être. L’action ici est entendue dans la perspective de Blondel qui montre - dans sa thèse française, l’Action de 1893, et sa thèse latine, le ‘’De vinculo Substantiali et substantia composita apud Leibnitium’’ – que tout être est confronté à l’action, lieu d’adéquation entre la Volonté voulante et la Volonté voulue. La Volonté voulante est l’idée perçue que l’être contingent veut, dans et par l’action, faire advenir dans le temps et l’espace. L’action réalisée par l’être contingent est ce que Blondel appelle la Volonté voulue. Chez Blondel cette tentative de l’être de réaliser une adéquation entre ce qu’il perçoit et ce qu’il réalise est utopique car il n’arrivera jamais à réussir une adéquation parfaite. Mais le but poursuivi par notre thèse est de déterminer le mode de réalisation de cette adéquation, mode par lequel l’être se découvre être fini habité par l’infini qu’il quête consciemment ou non par son action. C’est un effort par lequel l’être contingent veut entrer en communion avec l’infini ou la transcendance qui est en dialogue avec son immanence. Dans cet effort de communion avec l’infini en lui, l’action apparaît comme le lieu d’une synthèse de l’être, un instantané de l’être. L’être dès lors n’est complètement lui-même que dans l’action où il n’est plus réduit uniquement au phénomène, mais à un phénomène habité par un noumène qui est dans la philosophie de l’action la transcendance.Blondel choisit de partir de l’action parce que ce thème lui permet, après analyse, d’asseoir un système intégral qui établit une unité foncière de toute la réalité à partir de toutes les actions singulières. Le sens et la logique de la vie trouvent leur explication dans l’action. Il y a dans une action une logique et une orientation vers un point déterminé. Ce point est pour Blondel le surnaturel. Ce qui fait dire à Maurice Blondel : «Qu’à partir du premier éveil de la vie sensible jusqu’aux plus hautes formes de l’activité sociale, se déploie en nous un mouvement continu dont il est possible de manifester à la fois l’enchaînement rigoureux et le caractère foncièrement volontaire». La vie consisterait, dans la perspective blondélienne, à une tentative de jonction des actions singulières en une seule, ce point déterminé, qui est une action médiatrice qui recueille toutes les actions individuelles sans qu’il n’ait de comparaison entre elles et cette action médiatrice. C’est à cette condition que les actions singulières ont du sens, c’est-à-dire par leur participation à l’Action médiatrice. Par cette participation à cette action première, les êtres seconds achèvent en eux l’œuvre universelle de la création. Cette œuvre englobe « tout l’ordre sensible, scientifique, moral et social ».On ressent, entre les lignes de l’Action de 1893 qui a été écrite au plus fort de la crise moderniste, une autre action, celle-là christologique, une action médiatrice par laquelle tente de s’établir un pont entre le monde empirique et le monde surnaturel.Ce monde surnaturel avec qui, dans l’Action de 1893, l’être contingent, par son action, veut être en adéquation est explicitement nommé dans la thèse latine dans laquelle cette adéquation est une chose de faite et cela grâce à un principe que Leibniz appelle le « Vinculum Substantiale ». Celui-ci réalise l’adéquation parfaite en transformant des éléments matériels en éléments spirituels. Tout porte à croire que l’action ne poursuit que ce but : la spiritualisation du monde empirique par laquelle la multiplicité d’êtres qui caractérise ce monde retourne vers une source unique et commune qui est le surnaturel contre lequel dans la thèse française, l’immanence vient buter. Mais sur un plan empirique, l’action comme synthèse de l’être est le lieu de l’effort d’adéquation entre l’immanence et la transcendance.Ce que notre thèse tente de montrer dans ses différentes parties.