Langue italienne en bouche marocaine – la prononciation des voyelles italiennes par des étudiants arabophones
Auteur / Autrice : | Tarik Salah Eddine |
Direction : | John Osborne, Antonio Romano |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage Spécialité Didactique et Linguistique |
Date : | Soutenance le 18/05/2016 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Universita degli studi (Turin, Italie). Département de sciences sociales |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Langages, littératures, sociétés, études transfrontalières et internationales (Chambéry). Journées d'études doctorales (2013 ; Chambéry) |
Jury : | Président / Présidente : Elisabetta Carpitelli |
Examinateurs / Examinatrices : Antonio Romano, Elisabetta Carpitelli, Simone Torsani, Jacqueline Visconti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michaela Russo, Simone Torsani |
Mots clés
Résumé
La présente thèse est dédiée à l'étude du système vocalique de l'interlangue desMarocains étudiant la langue italienne (LE), et ce dans le but de déterminer lalangue qui a le plus d’influence sur la prononciation correcte des voyellesitaliennes: l’arabe (LM) ou le français (L2).La partie expérimentale de l’étude a eu lieu au sein de la Faculté de Ain Chock-Casablanca, au cours de l'année scolaire 2012-2013. Dans le but de constituer unebase de données, sur laquelle cette étude est basée, des étudiants ont étéenregistrés en train de lire une liste de phrases contenant des paires minimales.Pour vérifier leur prononciation nous nous sommes appuyé sur un groupe decontrôle natif de langue italienne. Toutes les données ont été, dans une secondephase, traitées avec Praat et analysées dans une feuille de calcul Excel (LFSAG).Pour la visualisation des voyelles nous avons utilisé le plan classique F1-F2.Après avoir analysé les différentes erreurs de prononciation des voyellesitaliennes, nous avons remarqué qu’elles sont souvent attribuables à des difficultésphonologiques dues à l'échange des phonèmes /i/ avec /e/ et /u/ avec /o/ et viceversa.Les résultats obtenus révèlent que l'interférence de la langue française estmoins importante et qu’elle se produit uniquement dans le cas des mots qui ont lemême aspect graphique. Aussi, l’étude réalisée montre que l’arabe est la languequi influe le plus sur la prononciation des voyelles italiennes.En effet, une analyse du système phonologique de la langue arabe et du dialectemarocain révèle qu’il se caractérise par des modalités d’articulation secondairesramenées traditionnellement au concept d’emphase. Ces dernières modifient letimbre de la consonne affectée qui, à son tour, détermine le timbre de la voyellequi l’entoure. Si l'articulation des voyelles italiennes est indépendante du contexteconsonantique, celle des voyelles arabes est en partie dépendante de la consonnequi les précède ou qui les suit. Au contact avec une consonne emphatique, letimbre des voyelles change, le /u/ est articulé comme [o], et le /i/ comme un [e] etvice-versa.Les résultats obtenus dans cette recherche confirment que les facteurs influençantla prononciation des voyelles italiennes sont les modalités emphatiques présentesen arabe. Ces difficultés peuvent être surmontées à l’aide d’exercices spécifiquespermettant aux étudiants d’acquérir de nouvelles habitudes d'articulation menant àune bonne prononciation de la langue italienne