Thèse soutenue

L’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris (1916-2015) : vers un Islam de France ?
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Auteur / Autrice : Dorra Mameri-Chaambi
Direction : Philippe Portier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (Paris)
Jury : Président / Présidente : Alfonso Pérez Agote
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Portier, Alfonso Pérez Agote, John Richard Bowen, Franck Frégosi
Rapporteurs / Rapporteuses : John Richard Bowen, Franck Frégosi

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Emblème de l’Islam en France créé en contexte colonial, la Mosquée de Paris fut inaugurée en 1926 pour remercier les musulmans morts pour la France, mais surtout pour la consacrer en tant que «puissance musulmane». Espace cultuel, culturel et diplomatique, elle souhaite incarner une vitrine prestigieuse de l’Islam Hexagonal. Dotée d'un financement et de statuts controversés, elle était considérée comme française, mais l'Algérie à partir de 1982, a joué un rôle clé, pour présider à sa destinée. Malgré les mutations dont elle fut l’objet, elle pensait incarner un lieu d'interface privilégié entre un Islam pluriel en quête de reconnaissance et des pouvoirs publics, tenant à faire émerger des représentants tenus pour légitimes. L’Institut Musulman de la Mosquée de Paris a prospéré jusqu’au milieu des années 1990, grâce au difficile équilibre qu’il a maintenu dans le cadre d’une relation tripartite mettant en jeu les musulmans de France, les pouvoirs publics français et algériens, ainsi qu’avec des acteurs du paysage islamique français. Elle demeurait la seule institution islamique dotée d’une forme de capital légitimité. Toutefois, la décennie 1990 préfigurait une perte d’éclat due à l’effritement de ce fragile équilibre, annonçant la mise en cause, du rôle d’acteur intermédiaire privilégié, qu’elle occupait jusque-là. Les causes et la genèse de ce déclin restituées à travers une grille d’analyse ternaire, retraçant la nature des relations entre religieux et représentants institutionnels français et étrangers, la régulation publique de l’Islam et la transformation de la sociologie des fidèles, impliquant une réflexion sur la validité de la notion «d’Islam de France».