Thèse soutenue

Objets et ornemements liturgiques en Alsace

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Auteur / Autrice : Benoît Jordan
Direction : Isabelle Saint-Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 09/12/2016
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire de l'art, des représentations et de l'administration dans l'Europe moderne et contemporaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Claude Muller
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Saint-Martin, Claude Muller, Philippe Martin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’espace alsacien est divisé principalement en deux diocèses catholiques jusqu’à la Révolution. La Réforme protestante, survenant en Alsace dès les années 1520, crée une situation particulière qui voit désormais cohabiter, dans une atmosphère conflictuelle, deux religions chrétiennes qui s’opposent notamment sur le plan cultuel. Les objets et les ornements sont au cœur du culte catholique, faisant l’objet de publications explicatives ou normatives dès la fin du XVe siècle. Le corpus, qui couvre essentiellement la fin du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, permet de discerner des périodes esthétiques qui répondent aux grands courants artistiques de la période prise en compte. Les objets et les ornements sont pris en compte en tant que production artisanale régionale ou venue d’ailleurs. L’étude de l'orfèvrerie permet de dessiner un réseau orienté vers les villes d’Allemagne du sud, Augsbourg notamment, alors que les textiles connaissent un espace davantage tourné vers Lyon et Paris. Le cadre régional et corporatif se trouve complété par des réseaux commerciaux, dominés en partie par des familles originaires de Savoie. Ces objets et ornements sont achetés par les institutions, notamment les fabriques, ou bien font l’objet de dons aux églises. Ils sont soumis aux aléas des événements, ce qui permet de dessiner des variations cycliques de création et de destruction. Au-delà de l’économie générée, la question des commanditaires permet de toucher à la perception du beau et du sacré par les fidèles au sein des paroisses, perception concrétisée dans la construction et dans l’aménagement des sacristies. Enfin, la question de l’utilisation des objets et des ornements débouche sur une analyse de la sacralité attachée à ces objets et de leur perception par les fidèles. Une théologie des objets peut ainsi être envisagée, entre une perception proche du tabou et une mise en péril par la profanation, la destruction ou, peut-être aussi, par leur patrimonialisation.