Le muṣḥaf dans les débuts de l'islam : recherches sur sa constitution et étude comparative de manuscrits coraniques anciens et de traités de qirā’āt, rasm et fawāṣil
Auteur / Autrice : | Hassan Chahdi |
Direction : | François Déroche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et Philologie |
Date : | Soutenance le 11/10/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Proche-Orient, Caucase : langues, archéologie, cultures (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Lory |
Examinateurs / Examinatrices : François Déroche, Pierre Lory, Gregor Schoeler, Marie-Thérèse Urvoy | |
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Mayeur-Jaouen, Nuria Martínez de Castilla Muñoz |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’histoire de la constitution du muṣḥaf, telle que la rapporte la tradition musulmane, est caractérisée par de nombreuses contradictions. Ce travail tente de démontrer que le ḥadīṯ des sept aḥruf, la ʿarḏa aẖīra, le principe du Nāsiẖ-Mansūẖ et le ḥadīṯ qudsī sont des concepts qui ont contribué à légitimer la vulgate ʿuṯmānienne. La place d’al-Zuhrī dans la transmission et la légitimation du récit de la collecte du Coran est examinée en détail, de même que son statut de rapporteur qui est controversé au sein même de la tradition. Selon la nomenclature du ḥadīṯ, le mode de transmission du Coran durant les premières générations aurait dû être invalidé. Ni la mémorisation intégrale du texte coranique ni son enseignement ne se sont effectués à cette époque de la façon dont l’orthodoxie musulmane le professe. Cette étude montre que les qirā‘āt canoniques sont constitués de plusieurs micro-systèmes de lecture et qu’elles ne relèvent pas d’un enseignement prophétique exclusif, mais tirent en partie leur origine du qiyās et des dialectes tribaux. Sur un plan théologique, l’histoire du corpus coranique et ses qirā’āt ont été occultées dans l’argumentaire développé par les écoles théologiques autour du statut ontologique du Coran : quelles en sont les raisons profondes ? Peut-on parler de « théologisation progressive du texte canonisé » ? Enfin, la confrontation des codex et des données de traités de qirā’āt, rasm et fawāṣil montre que des codex non ʿuṯmāniens circulaient encore à une époque où la phase de canonisation aurait dû être achevée. En définitive, cette étude de la tradition musulmane et des codex suppose une histoire du Coran différente de celle élaborée par la tradition.