Entre justice distributive et corruption : les élections politiques dans la République de Venise (1500-1797)
Auteur / Autrice : | Maud Harivel |
Direction : | Jean-Claude Waquet, Christian Windler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 26/09/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE en cotutelle avec Université de Berne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Dorit Raines |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Waquet, Christian Windler, Dorit Raines, Simona Slanička | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dorit Raines, Stefano Andretta |
Mots clés
Résumé
Les élections politiques dans la République de Venise provoquaient des tensions entre normes républicaines, légales, sociales et religieuses. En conséquence, les patriciens développèrent une culture informelle constituée de diverses pratiques appelée “broglio” pour concilier ces normes. Cette culture se déroulait en parallèle aux élections et pouvait à la fois les dévier de leur objectif principal que les rendre plus fluide. Cette étude a pour objectif de mettre en lumière comment une culture pré-électorale de la campagne politique a réussi à s’imposer alors qu’elle était interdite.1500 patriciens prenaient place dans le Grand Conseil chaque dimanche et pendant les jours fériés pour élire les candidats. Le système électoral était strict : à travers une procédure complexe, seul le meilleur, le plus compétent et le plus loyal envers la patrie devait être élu sans prendre en considération les liens familiaux et clientélaires. Les patriciens appelaient ce principe “justice distributive” en référence au concept d’Aristote. Or, les patriciens devaient également soutenir les intérêts de leur famille. De plus, ils étaient intégrés dans un réseau clientélaire où les obligations mutuelles devaient être respectées. Si un patricien ne les honorait pas, il était exclu de la vie politique. Afin de réconcilier les normes républicaines avec les enjeux familiaux ou les intérêts de leurs amis et clients, les patriciens ont développé une culture informelle parallèle aux élections : le broglio. Certaines pratiques étaient illégales mais elles étaient tolérées de fait. D’autres, telle la corruption par l’argent, n’étaient ni légales ni légitimes.