Thèse soutenue

Reconnaissance automatique de l'émotion à partir de signaux EEG

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Auteur / Autrice : Anne-Claire Conneau
Direction : Gaël RichardSlim Essid
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Signal et images
Date : Soutenance le 09/06/2016
Etablissement(s) : Paris, ENST
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Informatique, télécommunications et électronique de Paris (1992-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Traitement et communication de l'information (Paris ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Pelachaud
Examinateurs / Examinatrices : Magalie Ochs
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Claude Martin, Mohamed Chetouani

Résumé

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Alors que l’utilisation de l’électro-encéphalographie (EEG) a longtemps été confinée au domaine médical, l’intérêt dansles interfaces cerveau-machine basées sur ces signaux s’est développé au cours de ces dernières années pour les applications grand public. Les enregistrements EEG ont tout particulièrement retenu l’attention des chercheurs dans le domaine de l’informatique affective, affective computing, dans le but de réaliser des travaux sur l’analyse du comportement humain, et ce plus particulièrement sur la reconnaissance automatique des émotions. Comparé à d’autres modalités utilisées dans de précédents travaux sur la reconnaissance des émotions, telles que la parole, les expressions du visage, les mouvements et d’autres signaux physiologiques, l’EEG a l’avantage de pouvoir capturer des informations liées à l’état émotionnel interne qui n’est pas forcément traduit par des manifestations extérieures observables. La reconnaissance des émotions est habituellement envisagée sous l’angle d’un problème de classification où le choix de caractéristiques appropriées est essentiel dans le but de s’assurer une précision de reconnaissance satisfaisante. Une de nos problématiques repose sur le fait que, dans le cadre des caractéristiques EEG, un consensus n’a toujours pas été réalisé sur un ensemble standard de caractéristiques qui permettrait de garantir une distinction performante des émotions d’un sujet humain. Nous explorons une grande variété de caractéristiques temporelles, spectrales et spatiales pouvant être potentiellement utiles dans le cadre de la reconnaissance des émotions et nous les comparons à d’autres, exposées dans de précédents travaux, en utilisant un protocole expérimental rigoureux. Nous évaluons plus particulièrement l’efficacité de plusieurs caractéristiques spectrales, n’ayant pas été précédemment proposées pour le problème de la classification. Nos résultats montrent que les nouvelles caractéristiques spectrales que nous proposons sont compétitives comparées à celles précédemment utilisées. Elles nous amènent de plus vers une configuration mono-canal performante de la reconnaissance des émotions, ce qui implique un fort potentiel pour les applications destinées au grand public. Au sein des corpus existants et accessibles destinés à la reconnaissance des émotions en informatique affective, l’aspect de la dynamique de l’émotion n’est pas pris en considération. Ces corpus présentent également un manque de variabilité dans les données et ne possèdent les enregistrements que d’un nombre limité de participants. Ces raisons nous ont menées à proposer un corpus multi-modal destiné à l’analyse de l’état émotionnel qui s’attache à répondre au mieux à certaines faiblesses des corpus existants. Nous employons différentes stratégies d’élicitation de l’émotion, par le biais de l’utilisation de stimuli visuels et audio-visuels, et nous proposons également une approche novatrice dans la stratégie d’annotation de l’émotion ressentie, en intégrant en plus de la retranscription de l’émotion ressentie de manière globale, la retranscription de ses variations. Ce nouveau corpus permettra dans un premier temps de renforcer la validation de l’approche proposée dans nos travaux. D’autre part, en accord avec les résultats encourageants obtenus, il sera possible d’envisager à plus long terme la caractérisation de la dynamique de l’état émotionnel de l’utilisateur qui ouvre la voie à de nouveaux modèles qui pourraient prédire, par exemple, l’augmentation de l’anxiété de l’utilisateur en fonction de la situation dans laquelle il est placé.