Thèse soutenue

Vivre et produire la ville durable : sociologie d'une promesse urbaine

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Auteur / Autrice : Ludovic Morand
Direction : Suzanne de CheveignéFlorence Bouillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Agnès Deboulet
Examinateurs / Examinatrices : Suzanne de Cheveigné, Florence Bouillon, Agnès Deboulet, Vincent Béal, Gilles Debizet, Pierre Fournier, Brigitte Marin

Résumé

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Héritiers des quartiers écologiques qui ont ouvert la voie à l'expérimentation depuis les années 1960, les « quartiers durables » fleurissent un peu partout en Europe depuis une quinzaine d'années. D'abord synonymes de quartiers démonstrateurs à « haute valeur ajoutée », terrains d'expérimentation de nouvelles technologies et de nouvelles pratiques dans le domaine environnemental, les « quartiers durables » ont progressivement recoupé de nouvelles dimensions, notamment sociales et économiques. Ils concernent désormais également des opérations de rénovation urbaine (ANRU) menées dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. On assiste dès lors à une circulation de principes et de pratiques d'aménagement qui tendent à se constituer en « modèle » pour la ville de demain, à même de répondre à des enjeux aussi bien environnementaux que territoriaux, relatifs en particulier aux dynamiques de ségrégation socio-spatiale. A partir d'une enquête de terrain réalisée dans trois quartiers : Confluence (Lyon), Greenwich Millennium Village (Londres) et Village 2 (Echirolles), l'ambition de cette recherche est d'interroger la consistance de ce modèle du point de vue de sa réception par les habitants et de ses effets sur la vie sociale. Il s'agit ainsi tout autant de mettre à jour les modes d'appropriation de ces espaces habités que d'analyser les types de pratiques vers lesquels ils engagent et les modes de rapport à l'urbanité auxquels ils donnent lieu. Sur cette voie, la thèse s'efforce en outre de comprendre, du côté de la conception, comment s'articulent des logiques d'action issues de référentiels hétérogènes pour souligner, in fine, les risques de recomposition des inégalités socio-spatiales auxquels elles conduisent.