Art sous contrainte : artistes, peinture et politique en République populaire de Chine (1949-1966)
Auteur / Autrice : | Min Yu |
Direction : | Jean-Marie Schaeffer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts : histoire et théorie |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Sebastian Veg |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Schaeffer, Sebastian Veg, Philippe Dagen, Éric Lefebvre, Alain Roux, Ning Zhang |
Mots clés
Résumé
De la fondation de la République populaire de Chine (1949) à la veille de la Révolution culturelle (1966), les artistes furent soumis à un dogme : l'art doit être au service du peuple. Cet impératif, qui fut sans cesse répété, entraîna deux assujettissements. Celui des artistes dont le statut changea radicalement : devenus travailleurs artistiques, ils furent contraints de se plier aux flux et reflux des mouvements de masse et des campagnes politiques. Celui de la création dont la mission fut de cautionner et de célébrer le nouveau régime, et d'éduquer le peuple. Cette recherche tente de déterminer comment la politique artistique du Parti Communiste Chinois, en contraignant les artistes à être « rouges » avant d'être « experts », a bouleversé et mis en concurrence trois sortes de peintures : la peinture à l'huile, la peinture chinoise (guohua), la peinture du nouvel an (nianhua). Au centre de ces bouleversements, se pose la question du choix du réalisme, et plus particulièrement du réalisme socialiste soviétique, comme unique réponse aux attentes politiques : ce choix a-t-il privilégié la lisibilité de la peinture au détriment de ses qualités visuelles ? A-t-il engendré des modèles et des codes plastiques spécifiques pour illustrer la nouvelle politique ainsi que la transformation du paysage, la représentation du peuple ou la célébration du culte de Mao Zedong ? Ou encore cette instrumentalisation de la peinture a-t-elle rencontré des résistances ou des modes de contournement qui ont permis de préserver une part d'autonomie des peintres ?