Thèse soutenue

L'État et la police des familles au XVIIIe siècle et sous la Révolution : la détention par forme de correction familiale en Franche-Comté (1715-1796)

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Auteur / Autrice : Jeanne-Marie Jandeaux
Direction : André Burguière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Scarlett Beauvalet-Boutouyrie
Examinateurs / Examinatrices : André Burguière, Scarlett Beauvalet-Boutouyrie, Karen Fiorentino, Antoine Lilti, Vincent Milliot, Sylvie Steinberg

Résumé

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Sous l'Ancien Régime, le droit de correction, attribut de la puissance paternelle, permet au chef de famille de faire détenir l'un de ses parents. Au nom du maintien de l'ordre dans le royaume et dans la famille, la détention par forme de correction familiale se développe au XVIIIe siècle dans toute la société, en passant progressivement sous le contrôle de l'État. La justice retenue du roi, incarnée par la lettre de cachet, est mise à disposition des chefs de famille contestés dans leur autorité par les velléités d'indépendance qui se font jour dans le foyer. D'autres institutions interviennent pour punir les individus au comportement déviant : l'autorité municipale vient au secours des familles à Besançon où le maire lieutenant général de police exerce une véritable juridiction familiale ; le Parlement et les juges royaux s'arrogent le contrôle de la détention pour correction, sujette à de nombreux abus. Reclus dans des maisons de force en Franche-Comté et dans tout le royaume, les correctionnaires comtois payent le prix fort des conflits violents qui déchirent leur famille. En 1789, la Révolution qui prône la liberté et l'épanouissement individuels n'en est pas moins attentive au sort des parents en détresse : les tribunaux de famille sont créés après l'abolition des lettres de cachet et le droit de correction et d'incarcération des enfants par leur père est maintenu. A l'instar de la monarchie, l'État révolutionnaire s'investit dans le règlement des affaires familiales et demeure attaché à la conservation de l'autorité paternelle.