Légitimation, application et formation : les missions scientifiques françaises au Brésil dans le domaine de la psychologie (1908-1947)
Auteur / Autrice : | Carolina Bandeira de Melo |
Direction : | Jacqueline Carroy, Regina Helena de Freitas Campos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire (option : histoire des sciences ) |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Universidade Federal de Minas Gerais |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Alexandre Koyré (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marcia Cristina Consolim |
Examinateurs / Examinatrices : Jacqueline Carroy, Regina Helena de Freitas Campos, Marcia Cristina Consolim, Afrânio Garcia, Régine Plas |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche porte sur les missions de Français dans le domaine de la psychologie au Brésil entre 1908 et 1947. L'étude a permis l'établissement d'une chronologie séparant ces missions en trois moments. On assiste d'abord à la légitimation de la discipline en tant que discours scientifique issu de recherches expérimentales et capable de réintégrer les faits jugés avérés dans le domaine de l'intelligible, grâce aux cours de Georges Dumas (qui s'y rend la première fois en 1908), et de Pierre Janet (qui y séjourna en 1922 et en 1933). Puis on identifie l'application de la psychologie au projet de développement du Brésil, tout spécialement avec l'application de tests d'intelligence dans l'organisation de l'éducation de masse et dans l'industrie - technique apportées par Henri Piéron (en 1923, 1926 et 1947), Théodore Simon (en 1929) et Henri Wallon (en 1935). Enfin, la formation en psychologie se met en place dans les nouvelles universités du pays avec les missions de Jean Maugié qui va enseigner à l'Université de Sâo Paulo de 1935 à 1944, et d'André Ombredane qui restera à l'Université du Brésil (à Rio de Janeiro), de 1939 à 1945. Il est aussi montré dans la thèse que les relations scientifiques ont été le résultat d'une volonté réciproque et qu'elles ont largement dépassé la sphère académique. Le Brésil acquiert un support pour son entreprise de modernisation ainsi qu'un allié qui va lui ouvrir les portes de l'Europe et l'aider à améliorer son image à l'étranger, alors que la France, en retour, envoie chez son partenaire ses chercheurs les plus prestigieux, afin d'étendre son influence scientifique, culturelle, économique et diplomatique.