Entre art et architecture : la maquette comme objet d'expérimentation au XXe siècle
Auteur / Autrice : | Marie-Ange Brayer |
Direction : | Eric Michaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts : histoire et théorie |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Baridon |
Examinateurs / Examinatrices : Eric Michaud, Laurent Baridon, Mario Carpo, Christian Girard |
Résumé
La maquette d'architecture est envisagée comme un objet d'expérimentation au confluent des pratiques artistiques et architecturales. Trois moments de rupture ont été circonscrits qui, à chaque fois, bouleversèrent la compréhension de la maquette : les avant-gardes historiques ; l'architecture radicale des années 1960-1970 ; l'architecture numérique. Si la maquette est appréhendée jusqu'au XXe siècle dans un rapport analogique à l'architecture, elle s'affirme comme un objet autonome d'expérimentation avec les avant-gardes historiques. L'œuvre se convertit alors en maquette d'architecture, en « construction spatiale » tandis que la maquette d'architecture acquiert un statut d'objet esthétique, interférant avec les autres champs de la création (sculpture, photographie, film, théâtre, etc). L'architecture expérimentale des années 1960-1970 ouvre une brèche utopique dans la notion de projet architectural. On assiste alors à l'effondrement du projet architectural comme langage codifié, qui se dissémine en multiples modes d'expression (performances, objets de design, environnements, etc. ) qui viendront se substituer aux outils projectuels. L'avènement des technologies numériques dans les années 1990 modifiera en profondeur le rôle de la maquette d'architecture qui se convertit au sein de l'espace digital en matrice numérique, code, image, prototype, objet générique. Comme dans les avant-gardes historiques et l'architecture radicale, la maquette est à nouveau un dispositif articulant différents plans de perception, dans une dimension physique et cognitive, où s'échangent les régimes de l'image et de l'objet, dans une « mutabilité » des langages et des échelles.