Thèse soutenue

Configurations urbaines : enquête sur la perception des espaces urbains

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Auteur / Autrice : Olivier Gaudin
Direction : Daniel Cefaï
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie et sciences sociales
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des mouvements sociaux (1970-....Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Thibaud
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Cefaï, Jean-Paul Thibaud, Claude Gautier, Sébastien Marot, Patrick Savidan, Stéphane Tonnelat
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Thibaud, Claude Gautier

Mots clés

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Résumé

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Ce travail porte sur les expériences sensibles en milieu urbain. Les approches philosophiques de la perception peuvent-elles aider à décrire les expériences de la ville ? La philosophie peut-elle, d'autre part, favoriser une meilleure coopération des disciplines urbaines à ce sujet ? À partir d'un corpus de travaux et d'enquêtes menés en France et aux États-Unis, l'étude examine les fondements d'une écologie urbaine de l'expérience sensible. En prenant appui sur les analyses pragmatistes, phénoménologiques et psychologiques de la perception, je formule quatre concepts pour décrire les expériences urbaines. Un usage sélectif et critique de l'écologie humaine des années 1920 interroge le milieu perceptif, notion qui associe le regard ethnographique et les travaux sur l'environnement perçu. Les milieux urbains sont eux-mêmes configurés par des schématisations perceptives spécifiques : la formation des habitudes des citadins procède de catégorisations et de synthèses qui organisent leurs expériences en situation. Ces habitudes, au sens où les entendaient Mead ou Dewey, mettent en oeuvre des évaluations, inhérentes aux engagements corporels dans les situations, que l'on qualifiera de perceptions normatives. Enfin, l'étude examine le caractère perspectiviste des expériences en public, trait constitutif de « l'ordre de l'interaction » des milieux urbains. Elle en interroge la possible portée politique. Tout au long de la thèse, ces quatre notions sont discutées du point de vue d'une philosophie pragmatiste des sciences sociales et confrontées à des travaux d'études urbaines (sociologie, anthropologie, géographie) mais aussi à certaines descriptions et démarches artistiques (littérature, photographie, cinéma), à la théorie de l'architecture, ainsi qu'à l'histoire du paysage et de l'urbanisme.