La mémoire collective à I'épreuve de la politique de I'oubli : le cas des Arméniens de Turquie à travers trois générations
Auteur / Autrice : | Nazli Temir Beyleryan |
Direction : | Nilüfer Göle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Taline Ter Minassian |
Examinateurs / Examinatrices : Nilüfer Göle, Taline Ter Minassian, Vincent Duclert, Ferhat Kentel, Mark Nšanean |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans cette analyse sociologique, nous appréhenderons la place de la « mémoire » des Arméniens de Turquie ainsi que les controverses qui y sont liées, et définirons son rôle dans la compréhension de la société dans la Turquie actuelle. Cette recherche se concentrera sur une analyse intergénérationnelle, afin de mieux comprendre le tissu social de ce groupe minoritaire au fil de trois générations. Nous nous intéresserons à la période comprise entre le début des années 50, début du flux migratoire des Arméniens, de l'Anatolie vers l'est, et ce jusqu'à aujourd'hui. Par une analyse multidisciplinaire (histoire, psychologie sociale et sociologie), notre objectif sera de mener une étude critique sur la façon dont les pouvoirs publics traitent la mémoire chez les citoyens de Turquie, et plus particulièrement chez ses citoyens « minoritaires ». Nous examinerons le concept de « mémoire collective » en nous demandant si une mémoire traumatisée peut rester vivante dans les souvenirs. Quelle est la réminiscence du passé au sein de chaque génération, et comment se transmet-elle ? Quels sont les effets de cette transmission ? Nous nous demanderons si cette politique officielle ne conduit pas à une politique de l'oubli. Cette politique, dans certains cas, peut s'opposer à la mémoire, qui exhume un passé enfoui et questionne l'histoire officielle. En partant de cette réflexion, le propos de notre thèse sera de répondre à la question suivante : est-ce que ces groupes ethniquement, religieusement et linguistiquement différents ont pu « cohabiter » dans l'espace public avec leurs propres identités et origines? Cette question, qui est le fil conducteur de cette thèse, concerne une réalité actuelle, vitale, dans une société où les tensions sociales persistent.