Thèse soutenue

Du paysage et de ses quasivalents : le parti pris des mots

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Auteur / Autrice : Catherine Franceschi-Zaharia
Direction : Augustin Berque
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Yann Nussaume
Examinateurs / Examinatrices : Augustin Berque, Yann Nussaume, Jean-Marc Besse, Sylvie Salles
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Marc Besse, Sylvie Salles

Mots clés

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Résumé

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Depuis la découverte de l'absence d'équivalent grec et latin de paysage, la question de l'invention du paysage reste ouverte. En suspendant toute définition et idée a priori du paysage, cette question est réexaminée à partir du mot et de ses équivalents en allemand, néerlandais, anglais et italien. La reconstitution de leur premiers temps et de l'établissement de leurs équivalences met en évidence une partition selon leur registre sémantique : une série « territoriale » et une série « image ». Cette partition ne relève pas de l'étymologie, mais de l'histoire de chacun des mots. Landschaft, landschap, paese appartiennent à la série « territoriale » ; paysage, paesaggio ainsi que les équivalents anglais paisage et landskip antérieurs à landscape appartiennent à la série « image ». Les équivalences ne peuvent qu'être partielles, ce qui conduit à préférer le terme quasivalence. Néanmoins, du milieu du XVe à la fin du XVIe siècle, un lieu commun du paysage et de ses quasivalents s'affirme : celui de l'image. C'est dans ce registre que les expressions « paysage occidental » ou « paysage européen » trouvent leur pertinence. Si Dante a donné à paese son assise et son orthographe, le rôle de la perspective en peinture est bien un préalable au glissement des mots du registre territorial vers celui de l'image. L'invention du paysage en dépend. Une dizaine d'occurrences antérieures à la première attestation connue jusque-là (1549) place vingt ans plus tôt le terminus ante quem de l'invention du paysage. Leur analyse précise le rôle du paysage dans l'image. L'ensemble du travail ouvre la question de la participation de cette invention à l'émergence du monde moderne occidental.