De la contre-culture à l'« évangélisme technologique » : les développeurs et la révolution du smartphone
Auteur / Autrice : | Rémi Durand |
Direction : | Dominique Pestre, Philippe Larédo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Christian Licoppe |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Pestre, Philippe Larédo, Christian Licoppe, Dominique Cardon, Patrice Flichy | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christian Licoppe, Patrice Flichy |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nous vivons, depuis plus d'un demi-siècle, ce que certains appellent une « troisième révolution industrielle », celle des ordinateurs personnels et des smartphones. Si ces systèmes techniques marquent par leur puissance et par les nouvelles possibilités qu'ils ouvrent, ils n'en restent pas moins des plateformes qui, en elles-mêmes, n'ont pas d'utilité. Ce qui leur donne leur valeur d'usage sont essentiellement les applications qu'elles proposent à leurs utilisateurs, et elles ne sont pas forcément développées par les entreprises qui produisent ces plateformes. Cette thèse propose de s'intéresser aux développeurs d'applications tierces, et plus spécifiquement aux « communautés de développeurs » qui entourent les deux principales plateformes de l'industrie du smartphone : Android développée par Google, et celle de l'iPhone d'Apple. Quel intérêt présente l'analyse de cet univers socio-industriel ? Nous pourrions dire que ces écosystèmes de développeurs, notamment celui d'Android, présentent un paradoxe. D'un côté il s'agit d'une plateforme open source, très liée à ce que certains ont appelé l'« éthique hacker ». De l'autre, cet univers constitue une organisation relativement cohérente, structurée, centralisée autour de l'acteur dominant qu'est Google, et traversée par de nouvelles formes d'asymétries et de nouveaux rapports de pouvoir, parfois plus importants que ceux qui rebutent les hackers. Ce travail propose d'explorer cet univers constitué de multinationales et des écosystèmes de développeurs qui les entourent, de regarder leur histoire, les logiques qui les sous-tendent, les dispositifs qui les structurent.