L'autre exil : trajectoires migratoires et stratégies d'insertion de la Grande Emigration polonaise de 1831 dans I'Ouest de la France
Auteur / Autrice : | Valentin Guillaume |
Direction : | Nancy L. Green |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Rygiel |
Examinateurs / Examinatrices : Nancy L. Green, Philippe Rygiel, Sylvie Aprile, Delphine Diaz, Janine Ponty | |
Rapporteur / Rapporteuse : Delphine Diaz |
Mots clés
Résumé
Les réfugiés oubliés de la Grande Emigration polonaise ont suivi la même route que leurs illustres compagnons d'exil lorsqu'il a fallu fuir en France après la défaite de l'insurrection de 1830 contre la domination de l'Empire russe. Pourtant, ils n'ont pas trouvé dans ce pays d'accueil la même place, ni le même écho qu'Adam Mickiewicz ou Frédéric Chopin. Ils n'y ont pas joué le même rôle, ni investi les mêmes lieux et de fait, bien que largement majoritaire, ils n'ont pas encore intégré l'histoire de ce prestigieux exil polonais. Loin de Paris, la « seconde capitale polonaise » au XIXe siècle, la France que ces réfugiés oubliés connurent ne fut pas une terre de combat politique, elle fut avant tout une terre de vie et de survie, d'intégration ou de misère. Cette étude s'attache à étudier les trajectoires oubliées de ces réfugiés, témoins du passage d'un engagement armé en Pologne à des préoccupations économiques au quotidien en France, du passage de l'espoir d'un retour collectif et glorieux à la construction individuelle d'une vie et d'un avenir en France. Accueillis avec enthousiasme par la population française en 1831, confrontés au premier véritable cadre législatif français à l'endroit des réfugiés, poussés à s'insérer économiquement par les gouvernements français, ces Polonais épousèrent également en nombre des Françaises et laissèrent de multiples traces insoupçonnées de leurs misères ou de leurs succès professionnels au service de la France. Ainsi, le devenir de ces réfugiés dans la société française ne complexifie pas seulement l'image de la Grande Emigration polonaise, ne pousse pas seulement à reconsidérer les contours de l'exil, il interroge également la condition de réfugié dans la France du XIXe siècle.