Thèse soutenue

Les Étrangères Indésirables et I'administration française. 1938-1942 : socio-histoire d'une catégorisation d'État

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Auteur / Autrice : Aurélie Audeval
Direction : Gérard Noiriel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Michel Agier
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Noiriel, Michel Agier, Emmanuel Blanchard, Elisa Camiscioli, Coline Cardi, Danièle Lochak, Elissa Mailänder

Résumé

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Cette thèse revient sur la constitution de la catégorie administrative d'Étrangèr. E Indésirable. Cette catégorie apparaît de façon massive au sein de l'administration du ministère de l'Intérieur français tout au long des années 1930. Elle devient une catégorie juridique avec l'adoption du décret du 12 novembre 1938 qui permet l'internement de toute personne qualifiée d'Indésirable. En étudiant parallèlement les décisions des administrations centrales et les pratiques locales du service des Étrangers de la préfecture de Marseille entre 1938 et 1942, cette thèse revient sur la question des continuités de l'État au quotidien en matière gestion des Indésirables. Elle analyse le traitement différencié des populations par l'État en raison du genre jusque dans les usages de la qualification d'Indésirable, à une période où le maintien des individus dans des rôles sociaux différenciés, productif et reproductif, devient un enjeu central des politiques publiques. Enfin, ce travail a pour ambition de contribuer au débat sur la mise en place de la Shoah en France, et plus précisément sur les dynamiques propres à l'appareil d'État français. Dans cette perspective, il entend poser la question des liens entre le développement des pratiques d'État envers les Indésirables dès les années 1930 et la décision de livraison des Juifs et Juives étrangères de zone sud en 1942. Ce faisant, c'est la question plus large des logiques d'ensemble qui gouvernent les politiques de gestion de population au sein des États modernes qu'il s'agit de poser. L'hypothèse avancée, est celle de la constitution parallèle de logiques éliminatrices et de logiques disciplinaires comme modalités d'action publique.