Mort tragique d'un grand journaliste : l'affaire Norbert Zongo comme analyseur d'une révolte populaire au Burkina Faso
Auteur / Autrice : | Habibou Fofana |
Direction : | Louis Quéré, Daniel Cefaï |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude des mouvements sociaux (1970-....Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Richard Banégas |
Examinateurs / Examinatrices : Louis Quéré, Daniel Cefaï, Richard Banégas, Jocelyne Arquembourg-Moreau, Sten Hagberg, Jean-Bernard Ouedraogo |
Résumé
Cette thèse porte sur « l'événement » que constitua la « mort suspecte » d'un journaliste burkinabé le 13 décembre 1998, l'émotion collective suscitée par cette brutale disparition, ainsi que le vaste mouvement d'indignation et de protestation sociale porté par divers acteurs exigeant « vérité et justice ». L'argument central est que le vaste mouvement de protestation qui se déclenche excède la seule revendication de justice pour ce journaliste et sert, plus globalement, d'occasion d'une discussion sur l'ordre moral de la communauté étatique burkinabé. Le projet analytique poursuivi est alors de faire de cet « événement », devenu « l'affaire Norbert Zongo », un analyseur de la révolte populaire engendrée par cette « mort tragique ». La thèse est articulée autour de trois grandes parties. La première est à la fois une mise en perspective de l'objet « événement », par un ensemble de questionnements théoriques et épistémologiques, et une description des figures que dessine l'événement dans l'espace local. Dans la seconde, le parcours individuel de Zongo et la dynamique sociale de la communauté s'éclairent mutuellement, et éclairent le contexte historique, social et politique de l'événement, ainsi que les préoccupations qui le configurent. Enfin, « le moment zongo », la troisième partie, poursuit l'analyse de la mise en forme et en sens de l'événement entamée dans la première partie. Elle consiste en l'observation de trois principales arènes qui, tout en ayant une relative autonomie, s'interpénétrent dans le cours d'une dynamique de revendication de la justice qui prendra le nom du mouvement Trop c'est trop.