L’organisation des circuits courts par les intermédiaires : la construction sociale de la proximité dans les marchés agroalimentaires
Auteur / Autrice : | Jean Baptiste Paranthoën |
Direction : | Gilles Laferté |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/11/2016 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut national de la recherche agronomique (France). Centre d'économie et sociologie appliquées à l'agriculture et aux espaces ruraux (Dijon) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Sophie Dubuisson-Quellier, Brigitte Gaïti, Frédéric Lebaron, Jean-Christophe Marcel, Antoine Roger |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Dubuisson-Quellier |
Mots clés
Résumé
La thèse porte sur l’institutionnalisation de la proximité dans les marchés agroalimentaires et la place qu’occupent un certain nombre d’intermédiaires non économiques (salariés d’association, chercheurs, membres du ministère de l’Agriculture, conseillers des chambres d’agriculture) dans ce processus. En variant les échelles d’enquête, du national au départemental, et en articulant les méthodes qualitatives et quantitatives, ce travail pointe le paradoxe que constitue le développement de ces agents à mesure que la proximité est définie et objectivée comme caractéristique vertueuse de la relation marchande. A partir d’une sociologie des institutions marchandes attentive à l’étude concomitante des conditions historiques et sociales de la construction des marchés et de leurs logiques concrètes de fonctionnement, il s’agit de restituer les luttes pour le monopole de la définition légitime des « circuits courts » entendus comme catégorie d’organisation marchande. Dans un contexte de reconfiguration des alliances qui encadraient et hiérarchisaient jusqu’alors les marchés agroalimentaires, l’analyse montre que le rapprochement des agriculteurs et des consommateurs dans les échanges marchands repose sur la réduction de leur distance sociale et politique. Mais la structuration des « circuits courts » n’est finalement permise qu’au prix de l’autonomisation d’agents d’intermédiations qui contribuent à les légitimer et à les définir, dans le même temps qu’ils tendent à rendre invisible leurs propres pratiques. En accédant à une position réticulaire sur ces marchés, ces intermédiaires participent ainsi à redéfinir les frontières de l’espace des producteurs.