Confiance basée sur la sécurité prouvée et ancrée aux dispositifs matériels dans les architectures des ordiphones
Auteur / Autrice : | Mohamed Sabt |
Direction : | Abdelmadjid Bouabdallah |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Informatique et Sciences et Technologies de l'Information et des Systèmes : Unité de recherche Heudyasic (UMR-7253) |
Date : | Soutenance le 13/12/2016 |
Etablissement(s) : | Compiègne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences pour l'ingénieur (Compiègne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Heuristique et Diagnostic des Systèmes Complexes [Compiègne] / Heudiasyc |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le paysage du monde des téléphones mobiles a changé avec l’introduction des ordiphones (de l’anglais smartphones). En effet, depuis leur avènement, les ordiphones sont devenus incontournables dans des différents aspects de la vie quotidienne. Cela a poussé de nombreux fournisseurs de services de rendre leurs services disponibles sur mobiles. Malgré cette croissante popularité, l’adoption des ordiphones pour des applications sensibles n’a toujours pas eu un grand succès. La raison derrière cela est que beaucoup d’utilisateurs, de plus en plus concernés par la sécurité de leurs appareils, ne font pas confiance à leur ordiphone pour manipuler leurs données sensibles. Cette thèse a pour objectif de renforcer la confiance des utilisateurs en leur mobile. Nous abordons ce problème de confiance en suivant deux approches complémentaires, à savoir la sécurité prouvée et la sécurité ancrée à des dispositifs matériels. Dans la première partie, notre objectif est de montrer les limitations des technologies actuellement utilisées dans les architectures des ordiphones. À cette fin, nous étudions deux systèmes largement déployés et dont la sécurité a reçu une attention particulière dès la conception : l’entrepôt de clés d’Android, qui est le composant protégeant les clés cryptographiques stockées sur les mobiles d’Android, et la famille des protocoles sécurisés SCP (de l’anglais Secure Channel Protocol) qui est définie par le consortium GlobalPlatform. Nos analyses se basent sur le paradigme de la sécurité prouvée. Bien qu’elle soit perçue comme un outil théorique voire abstrait, nous montrons que cet outil pourrait être utilisé afin de trouver des vulnérabilités dans des systèmes industriels. Cela atteste le rôle important que joue la sécurité prouvée pour la confiance en étant capable de formellement démontrer l’absence de failles de sécurité ou éventuellement de les identifier quand elles existent. Quant à la deuxième partie, elle est consacrée aux systèmes complexes qui ne peuvent pas être formellement vérifiés de manière efficace en termes de coût. Nous commençons par examiner l’approche à double environnement d’exécution. Ensuite, nous considérons le cas où cette approche est instanciée par des dispositifs matériels particuliers, à savoir le ARM TrustZone, afin de construire un environnement d’exécution de confiance (TEE de l’anglais Trusted Execution Environment). Enfin, nous explorons deux solutions palliant quelques limitations actuelles du TEE. Premièrement, nous concevons une nouvelle architecture du TEE qui en protège les données sensibles même quand son noyau sécurisé est compromis. Cela soulage les fournisseurs des services de la contrainte qui consiste à faire pleinement confiance aux fournisseurs du TEE. Deuxièmement, nous proposons une solution dans laquelle le TEE n’est pas uniquement utilisé pour protéger l’exécution des applications sensibles, mais aussi pour garantir à des grands composants logiciels (comme le noyau d’un système d’exploitation) des propriétés de sécurité plus complexes, à savoir l’auto-protection et l’auto-remédiation.