Thèse soutenue

Activités collaboratives et génération de comportements d'agents : moteur décisionnel s'appuyant sur un modèle de confiance

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Auteur / Autrice : Lucile Callebert
Direction : Jean-Paul BarthèsDomitile Lourdeaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Technologies de l'Information et des Systèmes : Unité de recherche Heudyasic (UMR-7253)
Date : Soutenance le 18/10/2016
Etablissement(s) : Compiègne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 71, Sciences pour l'ingénieur (Compiègne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Heuristique et Diagnostic des Systèmes Complexes [Compiègne] / Heudiasyc

Résumé

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Lorsqu’ils travaillent en équipe, les humains ont rarement des comportements optimaux : ils peuvent faire des erreurs, manquer de motivation ou de compétence. Dans les domaines des environnements virtuels ou des systèmes multi-agents, de nombreux travaux ont cherché à reproduire les comportements d’équipes humaines : un agent représente alors un membre de l’équipe. Cependant, ces travaux ont très souvent pour objectif la performance de l’équipe, et non la fidélité des comportements produits. Pour former un apprenant en environnement virtuel à prêter attention et à s’adapter aux autres, nous avons cherché dans cette thèse à reproduire des comportements humains réalistes et non-optimaux de travail d’équipe. Plus particulièrement, nous nous sommes intéressés aux équipes auto-organisées, c’est-à-dire aux équipes dans lesquelles le pouvoir de décision est réparti entre les membres, et dans lesquelles l’organisation est implicite. Dans de telles équipes, l’organisation se fait non pas au travers des communications mais par l’observation et l’anticipation des comportements des autres. Pour s’organiser, chaque agent doit se demander ce qu’il est préférable de faire en fonction de ce que pourraient faire les autres, et donc se poser des questions telles que Ai-je confiance en la compétence de mon coéquipier pour faire cette tâche ? Les relations de confiance permettent donc à chacun de prendre en compte les autres. Pour générer de tels comportements, nous proposons un système permettant aux agents de raisonner d’une part sur un modèle de l’activité à effectuer et d’autre part sur les relations de confiance qui les lient aux autres agents de l’environnement. Dans ce cadre, notre première contribution porte sur l’augmentation du langage de description de l’activité Activity-DL de manière à permettre la description d’activités collectives. Nous proposons également des mécanismes de propagation de contraintes et d’informations qui faciliteront le raisonnement des agents. Ces contraintes et informations permettront par exemple aux agents de répondre à la question Avons-nous les compétences nécessaires pour faire la tâche qui permettra de réaliser notre but collectif ? Notre seconde contribution porte sur la proposition d’un modèle d’agent opérationnalisant le modèle de confiance de Mayer et al. (1995), sélectionné après une étude de la littérature en sciences humaines et sociales sur la confiance. La confiance d’un agent en un autre est décrite selon trois dimensions : l’intégrité, la bienveillance et les compétences. Chaque agent est donc défini par ces trois dimensions et a des croyances sur l’intégrité, la bienveillance et la compétence des autres agents. De plus chaque agent possède des buts qui lui sont personnels ainsi que des buts collectifs et devra donc choisir quel but privilégier. Finalement nous proposons un moteur décisionnel qui permet à chaque agent de calculer l’importance qu’il accorde à ses buts afin de sélectionner une tâche. Nous avons défini les mécanismes de calcul de l’importance des buts de manière à modéliser l’influence sur l’agent de ses croyances sur les autres, et pour sélectionner une tâche, l’agent raisonne à la fois sur les modèles d’activité et sur ses attentes à propos du comportement des autres, également générées à partir des croyances de l’agent sur les autres. Nous avons implémenté notre système et constaté qu’il répond à nos objectifs de génération de comportements d’équipe réalistes et non optimaux. Nous avons également conduit une évaluation perceptive préliminaire au cours de laquelle les participants ont notamment été capables de percevoir la confiance ou le manque de confiance d’un agent en un autre grâce à son comportement.