Thèse soutenue

Le Soi augmenté : les pratiques numériques de quantification de soi comme dispositif de médiation pour l'action

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Auteur / Autrice : Béatrice Arruabarrena
Direction : Manuel ZackladÉtienne Armand Amato
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 28/11/2016
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dispositifs d'information et de communication à l'ère numérique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Louise Merzeau
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Allard
Rapporteurs / Rapporteuses : Louise Merzeau, Madjid Ihadjadene

Résumé

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Cette thèse porte sur les pratiques et les usages numériques de quantification de soi. Le mouvement Quantified Self est apparu initialement en 2007 dans la Silicon Valley, mais en quelques années ces pratiques ont rapidement évolué pour converger vers les technologies numériques en santé. S’il ressort de la littérature scientifique et académique qu’elles constituent une forme contemporaine de biopouvoir (Lupton, 2016) et qu’elles sont porteuses de nombreux espoirs dans le domaine de la santé, elles ne sont pourtant pas questionnées, ni du point de vue des mutations anthropologiques qu’elles introduisent dans le couplage entre organisme physiologique et données numériques (Simondon, 1958 ; Boullier, 2011 ; Sadin, 2013), ni du point de vue des modèles de conception sous-jacents aux technologies de quantification de soi, essentiellement fondées sur des approches comportementales, privilégiant la persuasion plutôt que la signification. Ce manque de réflexion soulève de nombreuses questions d’ordre éthique quant à la manière de concevoir des dispositifs numériques, en particulier lorsqu’il s’agit de la santé des individus (Lupton, 2013 ; 2016). Dans cette perspective, cette thèse poursuit un double objectif. Le premier est d’apporter un éclairage compréhensif sur les pratiques numériques de quantification de soi. Le second se rapporte à l’instrumentation de ces nouveaux objets technologiques et à leur modélisation en amont de leur conception. Pour ce faire, nous avons choisi le modèle Learning by expanding d’Engeström (1999, 2014) qui permet d’envisager la conception sous l’angle de la médiation.