Thèse soutenue

Conscience du temps, sentiment de passage du temps : une approche métacognitive de la perception du temps

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Auteur / Autrice : Mathilde Lamotte
Direction : Sylvie Droit-VoletMarie Izaute
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 07/04/2016
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...)
Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Sociale et de Psychologie Cognitive - Clermont Auvergne / LAPSCO
Jury : Président / Présidente : Valérie Doyère
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Droit-Volet, Marie Izaute, Sandrine Gil, Asher Koriat
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Souchay

Résumé

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La métacognition concerne à la fois les connaissances des individus sur leur fonctionnement cognitif et les processus qui permettent de les réguler (Koriat, 2007). Or, l’étude de la perception du temps a mis en évidence que de nombreux éléments peuvent provoquer des distorsions temporelles, notamment, par exemple, l’attention ou les feedbacks. L’objectif de ce travail est donc de proposer un modèle intégratif de la métacognition de la perception du temps ; autrement dit d’intégrer les données issues des recherches classiques sur la perception du temps au sein d’un modèle métacognitif (Nelson et Narens, 1990).Notre première question était de vérifier l’existence de connaissances sur la perception du temps, et en particulier sur les facteurs à l’origine de distorsions temporelles. Les 3 expériences de notre première étude nous ont conduit à créer et valider le Questionnaire Métacognitif sur le Temps (MQT). Ce dernier, constitué de 24 items, met en évidence l’existence de connaissances plus fiables pour soi (sous-échelle Soi, 12 items) que pour autrui (sous-échelle Autrui, 12 items), sur deux facteurs connus pour affecter la perception du temps : le facteur Emotion (4 items) et le facteur Attention (8 items).Dans un deuxième temps, nous avons étudié l’influence des processus métacognitifs sur les jugements temporels. Ainsi, nous nous sommes intéressées à l’influence du processus de Contrôle métacognitif sur la performance à deux tâches temporelles. Notre hypothèse était que les connaissances sur le temps permettaient de réguler les jugements temporels. Les résultats de nos deux études (Etude 2 et 3, respectivement composées de une et deux expériences) ont confirmé l’importance du processus de Contrôle dans le jugement temporel. Ainsi, la simple conscience du rôle de l’attention sur la perception du temps provoque une réduction de l’effet attentionnel généralement observé (Etude 2). De plus, les connaissances explicites, erronées, données aux individus, provoquent une réduction voire une disparition de l’effet émotionnel automatique de la colère sur les jugements temporels (Etude 3). Enfin, nous avons exploré le lien entre processus de Monitoring et jugements temporels. Notre quatrième étude a mis en évidence la capacité des individus à estimer précisément la justesse de leurs jugements temporels sous certaines conditions. En effet, il apparaît que les individus sont sensibles à la difficulté de la tâche et à la gamme de durée. Ces deux dimensions affectent à la fois les jugements temporels et les jugements de certitude.Dans l’ensemble, les résultats de ce travail soulignent l’importance qu’il y a à tenir compte des processus métacognitifs dans l’étude de la perception du temps.