Thèse soutenue

Penser l'existence de vie dans les profondeurs marines au XIXe siècle : entre abîme impossible et origine du vivant (1804-1885)
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Auteur / Autrice : Loïc Péton
Direction : Grégory Chambon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des Sciences
Date : Soutenance le 05/01/2016
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre François Viète d'Epistémologie et d'Histoire des Sciences et des Techniques
Jury : Président / Présidente : Olivier Perru
Examinateurs / Examinatrices : Grégory Chambon, Olivier Perru, Martine Acerra, Stéphane Tirard, Hervé Ferrière, Pascal Acot
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Perru, Martine Acerra

Résumé

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Abîme : gouffre, enfer, chaos. En marge de la civilisation occidentale, ténébreuses et dévalorisées, les profondeurs marines furent pensées et expérimentées au cours du XIXe siècle. Sur le pont du navire, le naturaliste s’appropriait les techniques de pêche et fouillait les antres d'un univers obscur pour récolter une faune méconnue.Cette thèse démontre l'importance de diverses influences, provenant de contextes différents, qui modelaient les théories au sujet de l'existence de vie dans cet univers. L'idée d'une vie limitée, à partir d'un certain niveau de profondeur, domina, notamment avec la théorie azoïque (1843) du Britannique Edward Forbes (1815-1854). Selon nous, elle formait un horizon ultime, telle une finitude anthropomorphique appliquée à la répartition des animaux. Par la suite, la représentation d'une vie présente en tous lieux – une « vie triomphante » – la remplaça au cours de la décennie 1860 pour former la base de notre savoir actuel, à un moment où l'abîme était perçu tel un antre du passé hébergeant des « fossiles-vivants ». Ces représentations constituaient les réverbérations d'une culture et d'intérêts que nous explicitons.Ce travail révèle également une focalisation des savants sur certains objets, comme le fond marin, repère fixe perçu par un filtre terrestre couplé à une analogie avec l'altitude. Le visage bathymétrique de l'océan profond se dessinait alors, tandis que le câble télégraphique devenait une interface de renouveau pour le savoir propre à l'abîme. Une volonté d'ériger un panorama absolu de l'océan parcourait cette période, cela par une extrapolation horizontale (toutes mers) et verticale (toutes profondeurs) de quelques observations relevées.